lundi 29 mars 2010

Lux aurumque

Trouvé sur le blog de Maître Eolas :

Voici le résultat d'une expérience de choeur virtuel réalisé par Eric Whiteacre, musicien, époux de la soprano Hila Pitman.
A noter, toutefois que ce n'est pas la première tentative de faire jouer ensemble, grâce à internet, des musiciens éloignés les uns des autres, parfois de milliers de kilomètres, mais la procédure, ici, compte tenu de la nature de la musique est spécifique.
Ce musicien, compositeur et chef d'orchestre a composé ce morceau spécialement pour cette expérience et, avec l'aide technique de Scott Haines l'a fait enregistrer sur des vidéos par des choristes volontaires.  Il leur a envoyé la partition, puis a mis en ligne une vidéo de sa direction de choeur. Les choristes, chacun dans son coin, se sont enregistrés en suivant la battue et les indications d'expression. Les vidéos de ces choristes envoyées par internet ont été triées, 185 d'entre elles, provenant de12 pays différents ont été sélectionnées, puis finalement mixées.
Et cela donne ceci :


Etonnant, non ?

jeudi 11 mars 2010

La musique dans la tête…

La possibilité qu’ont les musiciens  d’entendre la musique rien qu’en regardant la partition ou en visualisant leur instrument, se révèle particulièrement utile dans de nombreuses circonstances ; en particulier extrêmes, lorsque l’accès aux sons est impossible.

On pense évidemment à des musiciens devenus sourds comme Beethoven.  Et ce qu’il a réussi à écrire ou même à percevoir de l’exécution de ses musiques est proprement stupéfiant, car contrairement à la cécité dont une partie des conséquences peut être atténuée par le développement d’autres sens comme l’ouïe ou le toucher, on n’imagine pas ce qui pourrait compenser la surdité : peut-on imaginer pour la musique quelque chose d’équivalent à la lecture sur les lèvres des sourds et malentendants pour la parole ? Il est probable qu’un pianiste devenu sourd arriverait  dans une certaine mesure à entendre une musique en regardant les mains d’un autre pianiste jouer sur un clavier, mais je ne sais pas si l’on a pu observer cela… D’ailleurs Beethoven a dû finir par renoncer à diriger l’exécution de ses musiques après une multiplication d’erreurs et d’expériences malheureuses. On rapporte ainsi que la première exécution de sa 7e symphonie fuit très chaotique, le Maître s’étant trouvé en avance de plusieurs mesures, plongeant l’orchestre dans une grande pagaille.
J’ai été très surpris d’apprendre également  que même les instrumentistes pouvaient répéter uniquement en lisant la partition, et pas seulement pour la mémoriser semble-t-il. Hélène Grimaud raconte ainsi comment au cours de ses voyages, en avion ou en train, elle « travaille »ses morceaux uniquement à partir de la partition…

Je me souviens aussi du cas de ce pianiste Argentin Miguel Angel Estrella à qui on avait autorisé, (cela se passait dans les années 1980), un clavier muet dans la cellule où il avait été emprisonné en Uruguay à la demande de la junte argentine. J'avais eu une discussion avec d’autres musiciens à ce propos : devait-on le considérer comme une faveur, une mesure  humanitaire vis à vis d’un pianiste virtuose, ou comme une torture psychologique supplémentaire ?
Je me rends compte aujourd’hui, que seul le pianiste lui-même pouvait répondre, et je suppose que cela dépendait de sa capacité à entendre dans sa tête les sons virtuels de son clavier muet….






Photo du clavier muet dont se servait Miguel Angel Estrella en prison.







 A signaler :  Un article très intéressant sur la surdité de Beethoven et sa musique.

jeudi 4 mars 2010

Davaï, davaï, un bonheur russe et tsigane.

"Davaï, davaï", en russe veut dire « allez, allez », « vas-y, vas-y », mais c’est aussi le nom d’un groupe constitué autour de Svetlana Loukine que j’ai eu le bonheur d’aller écouter hier soir à La pleine Lune à Montpellier.
Cet orchestre composé de sept musicien(ne)s se situe dans la continuité de groupes de musiques tsiganes  comme Bratch, au répertoire indéfinissable. C’est un extraordinaire exemple de cet immense estomac tsigane qui absorbe indifféremment toutes les musiques qu’il trouve sur son passage et les régurgite sous une forme et une manière bien caractéristique, utilisant entre autres, le chant choral et l’imprécision comme technique expressive.
Cet orchestre qui comprend une contrebasse électrique, un accordéon, un percussionniste, une violoniste, deux guitaristes et une chanteuse reprend quelques traditionnels de la musique russo-tsigane, pas très connus dans l’ensemble, parfois remarquables ( ah, ce « V dol derevni », cette valse à 5 temps, quel rythme magnifique et peu utilisé ! ) mais, et c’est l’une de ses originalités, propose quelques très belles compositions. « Tikho », par exemple, sur un poème d’Anna Akhmatova..
Ils ont fait un tabac hier, pourtant dans les conditions difficiles d’un café musical. Svetlana Loukine est magnifique de présence sur scène, les musiciens d’un excellent niveau et certains arrangements bien trouvés.Et tout cela dégage une énergie fabuleuse et une joie communicatives.
Franchement, si vous les voyez programmés du côté de chez vous allez-y, vous ne regretterez pas votre soirée.
Et en passant faites la bise à ma petite nièce dont toute la famille est si fière !