tag:blogger.com,1999:blog-2680911763949698542024-02-19T05:11:54.885+01:00Blog de LeonLeon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.comBlogger32125tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-38248917513661699052010-05-08T23:29:00.000+02:002010-05-08T23:29:12.357+02:00Love is all : histoire d’un clip mythiqueL’intérêt d’un site comme Deezer, c’est d’y rechercher un vieux truc qu’on a eu (ou pas) en vinyle, dont on peut avoir oublié le nom de l’interprète et le titre, et qui ne reste dans votre mémoire que sous forme d’une mélodie parfois très vague.<br />
Il s’agit en général d’une chanson qui a été un « one shot », un tube qui n’a eu aucune suite pour son interprète. Par exemple « Voyage voyage » de Desirless, véritable OVNI dans la chanson française ou « Sympathy » de Rare Bird parmi des centaines d’autres.<br />
Je passe, ainsi, parfois des heures à essayer de retrouver tel ou tel titre de ce genre qui a jalonné ma jeunesse et j’ai fini par retrouver d’abord la musique, puis le clip de ce mythique « Love is all » dont tous ceux qui ont plus de trente ans se souviendront certainement.<br />
La musique est tirée d’un album baptisé Butterfly Ball, produit par Roger Glover, (le bassiste de Deep Purple), qui s’est entouré pour l’occasion de quelques guest stars au nombre desquelles Ronnie James Dio qui chante la chanson et du pianiste Eddie Hardin, co-compositeur de l’album. Cette musique est associée à un dessin animé qui a fait sa célébrité : des animaux qui chantent dans un village féerique avec une grenouille-guitariste en soliste.<br />
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<div><br />
</div><object height="344" width="425"> <param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/YK2Pltm8ZsQ&hl=fr&fs=1" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><embed height="344" width="425" src="http://www.youtube.com/v/YK2Pltm8ZsQ&hl=fr&fs=1" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true"></embed></object><br />
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Au départ, il y avait eu un projet d’adaptation en dessin animé d’un conte pour enfants d’un certain Alan Aldridge, «<i> The butterfly ball and the grasshoper’s feast »</i>. Il s’agissait d’un long métrage de 90mn. Hélas l’entreprise qui devait le réaliser a fait faillite, si bien que le projet n’a jamais vu le jour. Mais la musique avait été terminée et l’album, sous le nom de « The Butterfly ball » est sorti en 1974.<br />
Un seul titre, Love is all, avait été animé, comme test, pilote, élément de démonstration et est resté ainsi sous forme d’un clip magnifique.<br />
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Il est devenu mythique pour bien des raisons : d’abord ses indéniables qualités formelles, avec un dessin très coloré rappelant les ambiances gaies et psychédéliques des années 1970 et une musique à la fois riche et soignée, très inspirée des Beatles et de leur humour, ( une référence à Yellow Submarine ?).<br />
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Mais surtout ce qui a beaucoup contribué à son succès en France, c’est qu’il a longtemps été utilisé à la télévision pour faire patienter les spectateurs en cas d’incident ou de panne, remplaçant le vieillot « Interlude » et son petit train. Son apparition à l’écran était donc totalement aléatoire et imprévisible, au grand bonheur des téléspectateurs qui en oubliaient volontiers l’incident qui avait déclenché sa diffusion.<br />
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J’aimerais bien savoir qui, à l’ORTF de l’époque, a eu cette idée géniale, mais mes recherches n’ont pas abouti. Si quelqu’un le sait, qu’il me le dise. Si cette personne est encore en vie je me fendrai d’une lettre de remerciements au nom de toute une génération de téléspectateurs...<br />
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Ce titre a été utilisé pour une publicité en faveur d’un sirop, le « Sironimo » et repris avec un autre dessin animé, à base d’images de synthèse, cette fois, sous le titre <a href="http://www.youtube.com/watch?v=VDvFKf1-Gzg">Florabelle et la mushroom family</a>. (Sympa aussi à voir...)<br />
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Eh,oui, on savait faire de la bonne musique populaire, en ce temps-là !<br />
<a href="http://www.paroles-musique.com/traduction-Butterfly_Ball-Love_Is_All_But-lyrics,t44142">Le texte et sa traduction.</a>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-28161664285074173662010-04-23T18:43:00.011+02:002010-05-02T07:49:59.946+02:00Quand passent les cigognes<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjs9YCkhgLua_BW2dBHliGgcrcHOI54vtk5W7CnL1MRs9OPbjD-WBjcSxDiQtv7GHpBdq4A9LaYZyt_xfy0rq-OPJj62B-DxL_FblObT_P7htDy2Nbc9W9bbQVWeoRINAU9hnnPvAAQMlOY/s1600/qdpascigogne3.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjs9YCkhgLua_BW2dBHliGgcrcHOI54vtk5W7CnL1MRs9OPbjD-WBjcSxDiQtv7GHpBdq4A9LaYZyt_xfy0rq-OPJj62B-DxL_FblObT_P7htDy2Nbc9W9bbQVWeoRINAU9hnnPvAAQMlOY/s320/qdpascigogne3.jpg" /></a></div>Je ne sais si je dois remercier Arunah de m’avoir rappelé cette chanson bouleversante que j'avais cru entendre dans le célebrissime film soviétique « Quand passent les cigognes ». <br />
Certaines d'entre elles, par l'effet d'une magie inexplicable, sont capables de fédérer et cristalliser l'émotion de tout un peuple autour d'un malheur commun. Ici, il s'agit des morts, de l’hécatombe subie au cours de la 2e guerre mondiale. <br />
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Il faut rappeler à quel point la population soviétique a été touchée : plus de 26 millions de morts, près de 14 % de le population (par comparaison l’Allemagne 10,5 % ou la France 1, 4 % ). Ce chiffre extravagant est d’ailleurs à l’origine, chez les Russes, d’une certaine incompréhension vis à vis de la shoah et ses « seulement » six millions de morts ( Pourtant proportionnellement encore plus meurtrière, 75% des juifs européens, 40 % des juifs du monde). Il n’y a pas eu une seule famille soviétique qui n’ai été touchée. Dans la mienne un grand-père fusillé par le nazis, un oncle qui repose dans la carcasse d’un sous-marin au fond de la Baltique, pour ne rester que dans la famille la plus proche.<br />
Toute évocation en Russie des morts de la seconde guerre mondiale est terrible, et cette chanson au texte poignant, comme seuls les Russes savent les faire, déclenche chez eux, chaque fois, une très forte émotion .<br />
Il est à noter que le groupe <b>Serebro</b> (l’argent-métal) l’a reprise à un concours de l’eurovision de 2007 qu’évidemment la puissance de ce texte est totalement passée inaperçue.<br />
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Je vais m’essayer à la traduire (j’ai gardé la traduction inexacte de <i>jouravli </i> en « cigognes », le mot « grues » ayant malheureusement en français un sens argotique inélégant : <br />
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<i><b>Les cigognes </b></i><br />
<br />
<i>Il me semble parfois que les soldats</i><br />
<i>Qui ne sont pas revenus des champs ensanglantés ; </i><br />
<i>Ne se sont pas couchés en nos terres, un jour, </i><br />
<i>Mais sont devenus des cigognes blanches.</i><br />
<br />
<i> </i><br />
<i>Depuis ces temps anciens</i><br />
<i>Ils volent sans cesse et crient vers nous.</i><br />
<i>N’est-ce pas pour cette raison que si souvent </i><br />
<i>En silence, avec tristesse, le ciel nous regardons ?</i><br />
<i><br />
</i><br />
<i>Elle vole dans le ciel la flèche fatiguée</i><br />
<i>Dans le brume, à la fuite du jour,</i><br />
<i>Et dans ce vol il y a un tout petit espace,</i><br />
<i>Une place pour moi peut-être !</i><br />
<i><br />
</i><br />
<i>Le jour viendra pour moi, avec le vol de cigognes, </i><br />
<i>De flotter dans la même brume bleue</i><br />
<i>En vous appelant, de sous les nuages, dans la langue des oiseaux, </i><br />
<i>Vous tous, que j’aurai laissés sur terre.</i><br />
<i><br />
</i><br />
<i>Il me semble parfois que les soldats</i><br />
<i>Qui ne sont pas revenus des champs ensanglantés ; </i><br />
<i>Ne se sont pas couchés en nos terres un jour, </i><br />
<i>Mais sont devenus des cigognes blanches... </i><br />
<br />
Voici la très belle version, toute en retenue, du baryton sibérien, Dimitri Khvorostovski<br />
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<object height="385" width="480"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/JTjPbkd_UlY&hl=fr_FR&fs=1&"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed src="http://www.youtube.com/v/JTjPbkd_UlY&hl=fr_FR&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="480" height="385"></embed></object><br />
<br />
Et celle du groupe "Serebro" qui l'a présentée au concours de l'Eurovision de 2007 et a terminé 3e. A mon avis ce n'était pas le lieu idéal pour cela...<br />
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<object height="385" width="480"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/639AA6KYNsw&hl=fr_FR&fs=1&"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed src="http://www.youtube.com/v/639AA6KYNsw&hl=fr_FR&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="480" height="385"></embed></object>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-83147425573932790752010-03-29T17:59:00.001+02:002010-03-29T18:09:54.837+02:00Lux aurumque<i>Trouvé sur le blog de <a href="http://www.maitre-eolas.fr/">Maître Eolas :</a> </i><br />
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Voici le résultat d'une expérience de choeur virtuel réalisé par Eric Whiteacre, musicien, époux de la soprano Hila Pitman.<br />
A noter, toutefois que ce n'est pas la première tentative de faire jouer ensemble, grâce à internet, des musiciens éloignés les uns des autres, parfois de milliers de kilomètres, mais la procédure, ici, compte tenu de la nature de la musique est spécifique.<br />
Ce musicien, compositeur et chef d'orchestre a composé ce morceau spécialement pour cette expérience et, avec l'aide technique de Scott Haines l'a fait enregistrer sur des vidéos par des choristes volontaires. Il leur a envoyé la partition, puis a mis en ligne une vidéo de sa <i>direction de choeur</i>. Les choristes, chacun dans son coin, se sont enregistrés en suivant la battue et les indications d'expression. Les vidéos de ces choristes envoyées par internet ont été triées, 185 d'entre elles, provenant de12 pays différents ont été sélectionnées, puis finalement mixées.<br />
Et cela donne ceci : <br />
<object height="385" width="640"><param name="movie"
value="http://www.youtube.com/v/D7o7BrlbaDs&color1=0xb1b1b1&color2=0xcfcfcf&hl=fr_FR&feature=player_embedded&fs=1"></param><param
name="allowFullScreen" value="true"></param><param
name="allowScriptAccess" value="always"></param><embed
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type="application/x-shockwave-flash" allowfullscreen="true"
allowScriptAccess="always" width="640"
height="385"></embed></object><br />
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Etonnant, non ?Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-38273936860449978022010-03-11T16:15:00.001+01:002010-03-12T11:23:22.286+01:00La musique dans la tête…<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjf1yygytD08lBEgjW-aOLFfScjPdrU8KNF0a9oHwEbW0OFOkcR44NiTDbHqrMFux86uYib8-b2raxOG2TJrlM8-u7-lGF2xgGtYBFqB9LlMxEhJ-mRpsWkhR5obYX-FYpJHJQekFKFCl22/s1600-h/ludwig-van-beethoven-fut-d-abord-interprete-exemplaire-avant-devenir-compositeur-genie-55568.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjf1yygytD08lBEgjW-aOLFfScjPdrU8KNF0a9oHwEbW0OFOkcR44NiTDbHqrMFux86uYib8-b2raxOG2TJrlM8-u7-lGF2xgGtYBFqB9LlMxEhJ-mRpsWkhR5obYX-FYpJHJQekFKFCl22/s320/ludwig-van-beethoven-fut-d-abord-interprete-exemplaire-avant-devenir-compositeur-genie-55568.jpg" /></a>La possibilité qu’ont les musiciens d’entendre la musique rien qu’en regardant la partition ou en visualisant leur instrument, se révèle particulièrement utile dans de nombreuses circonstances ; en particulier extrêmes, lorsque l’accès aux sons est impossible.<br />
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On pense évidemment à des musiciens devenus sourds comme Beethoven. Et ce qu’il a réussi à écrire ou même à percevoir de l’exécution de ses musiques est proprement stupéfiant, car contrairement à la cécité dont une partie des conséquences peut être atténuée par le développement d’autres sens comme l’ouïe ou le toucher, on n’imagine pas ce qui pourrait compenser la surdité : peut-on imaginer pour la musique quelque chose d’équivalent à la lecture sur les lèvres des sourds et malentendants pour la parole ? Il est probable qu’un pianiste devenu sourd arriverait dans une certaine mesure à entendre une musique en regardant les mains d’un autre pianiste jouer sur un clavier, mais je ne sais pas si l’on a pu observer cela… D’ailleurs Beethoven a dû finir par renoncer à diriger l’exécution de ses musiques après une multiplication d’erreurs et d’expériences malheureuses. On rapporte ainsi que la première exécution de sa 7e symphonie fuit très chaotique, le Maître s’étant trouvé en avance de plusieurs mesures, plongeant l’orchestre dans une grande pagaille. <br />
J’ai été très surpris d’apprendre également que même les instrumentistes pouvaient répéter uniquement en lisant la partition, et pas seulement pour la mémoriser semble-t-il. Hélène Grimaud raconte ainsi comment au cours de ses voyages, en avion ou en train, elle « travaille »ses morceaux uniquement à partir de la partition…<br />
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Je me souviens aussi du cas de ce pianiste Argentin Miguel Angel Estrella à qui on avait autorisé, (cela se passait dans les années 1980), un clavier muet dans la cellule où il avait été emprisonné en Uruguay à la demande de la junte argentine. J'avais eu une discussion avec d’autres musiciens à ce propos : devait-on le considérer comme une faveur, une mesure humanitaire vis à vis d’un pianiste virtuose, ou comme une torture psychologique supplémentaire ? <br />
Je me rends compte aujourd’hui, que seul le pianiste lui-même pouvait répondre, et je suppose que cela dépendait de sa capacité à entendre dans sa tête les sons virtuels de son clavier muet….<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcb9NQwVLixbgcIQCotDDFxScwkP33dFtfI6tcKpXz16sv9CBxKSdSQJy8AfCUOPVqXXfX0IyBZUTW9by4e-j3rc7UaUC2AqHXDscEqUrmQCxU7Kft8VIHOyPFwrWhuU8LXYCLxJ2fttWP/s1600-h/clavier-estrella.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcb9NQwVLixbgcIQCotDDFxScwkP33dFtfI6tcKpXz16sv9CBxKSdSQJy8AfCUOPVqXXfX0IyBZUTW9by4e-j3rc7UaUC2AqHXDscEqUrmQCxU7Kft8VIHOyPFwrWhuU8LXYCLxJ2fttWP/s320/clavier-estrella.jpg" /></a></div><br />
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<i>Photo du clavier muet dont se servait Miguel Angel Estrella en prison.</i><br />
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A signaler : <a href="http://www.vacarme.org/article939.html">Un article très intéressant sur la surdité de Beethoven et sa musique. </a>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-52358738232220960002010-03-04T16:15:00.003+01:002010-05-02T07:51:01.397+02:00Davaï, davaï, un bonheur russe et tsigane."Davaï, davaï", en russe veut dire « allez, allez », « vas-y, vas-y », mais c’est aussi le nom d’un groupe constitué autour de Svetlana Loukine que j’ai eu le bonheur d’aller écouter hier soir à <b>La pleine Lune</b> à Montpellier.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglGtc5wYwKBYZdEtDZrDvBkBMWufCAGedRVVEYIUBkNI5wsN3Tpf8GrdhDKE8-Bw84_NTvf70f9U-WMTL_bIArrc0umra6EC9afWdWMHOKGVNYKieuFK-Q36K-8YnyVUVN0KEd7SIuI54T/s1600-h/davai.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglGtc5wYwKBYZdEtDZrDvBkBMWufCAGedRVVEYIUBkNI5wsN3Tpf8GrdhDKE8-Bw84_NTvf70f9U-WMTL_bIArrc0umra6EC9afWdWMHOKGVNYKieuFK-Q36K-8YnyVUVN0KEd7SIuI54T/s400/davai.jpg" width="400" /></a></div>Cet orchestre composé de sept musicien(ne)s se situe dans la continuité de groupes de musiques tsiganes comme Bratch, au répertoire indéfinissable. C’est un extraordinaire exemple de cet immense estomac tsigane qui absorbe indifféremment toutes les musiques qu’il trouve sur son passage et les régurgite sous une forme et une <i>manière</i> bien caractéristique, utilisant entre autres, le chant choral et l’imprécision comme technique expressive. <br />
Cet orchestre qui comprend une contrebasse électrique, un accordéon, un percussionniste, une violoniste, deux guitaristes et une chanteuse reprend quelques traditionnels de la musique russo-tsigane, pas très connus dans l’ensemble, parfois remarquables ( ah, ce « V dol derevni », cette valse à 5 temps, quel rythme magnifique et peu utilisé ! ) mais, et c’est l’une de ses originalités, propose quelques très belles compositions. « Tikho », par exemple, sur un poème d’Anna Akhmatova..<br />
Ils ont fait un tabac hier, pourtant dans les conditions difficiles d’un café musical. Svetlana Loukine est magnifique de présence sur scène, les musiciens d’un excellent niveau et certains arrangements bien trouvés.Et tout cela dégage une énergie fabuleuse et une joie communicatives.<br />
Franchement, si vous les voyez programmés du côté de chez vous allez-y, vous ne regretterez pas votre soirée. <br />
Et en passant faites la bise à ma petite nièce dont toute la famille est si fière !Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-54298229973885827682010-02-06T15:10:00.016+01:002010-02-12T17:00:19.676+01:00Ouzbekistan. Les chefs d'oeuvre du désert.<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3w9lteM_xRrl2MaQHhFPXHvgJSHToqdiPILOqU_7wXivAS1jGLpp8u9IACpnLsH0STlokG9aHPmL60MM8Cbllx8pNla5ywv7_D6Achfuo-gblEneHfskMG8sN2zlv4ZPnrxeVgtYhJFK9/s1600-h/savitsky.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 156px; height: 193px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3w9lteM_xRrl2MaQHhFPXHvgJSHToqdiPILOqU_7wXivAS1jGLpp8u9IACpnLsH0STlokG9aHPmL60MM8Cbllx8pNla5ywv7_D6Achfuo-gblEneHfskMG8sN2zlv4ZPnrxeVgtYhJFK9/s400/savitsky.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5435138182112962082" border="0" /></a><br /><br /><br /><br /><br /><br /><span style="font-style: italic; color: rgb(153, 102, 51);">IgorVitaliévitch Savitsky</span><br /><br /><br /><br /><br /><br />La première fois que j’ai entendu parler de cette histoire ahurissante... (et tellement russe !) c’est dans le livre d’Erik Orsenna « Voyages aux pays du coton ». Depuis, on a eu quelques articles de journalistes et des témoignages de voyageurs qui par curiosité sont allés y voir.<br /><br />C’est l’histoire d’un jeune homme nommé Igor Vitaliévitch Savitsky, archéologue de métier et peintre, que sa mauvaise santé dispensa du front de la 2e guerre mondiale et qui, durant le conflit, atterrit et se fixa à Samarkande en Ouzbékistan. À la fin de la Guerre, en plein stalinisme triomphant, Jdanov décrète la mobilisation des artistes à la construction d’un art pour le peuple, et ils sont sommés de renoncer à leurs préoccupations petites-bourgeoises et individualistes : le <span style="font-style: italic;">réalisme socialiste soviétique</span> est né…<br />Ceux qui n’obéissent pas sont exclus de tout soutien officiel, rentrent en clandestinité… et misère, ils sont même parfois persécutés, exécutés, internés dans des hôpitaux psychiatriques, envoyés au goulag.<br />D’où va lui venir cette idée saugrenue et courageuse, héroïque même ? nul ne sait – mais Igor Savitsky décide de sauver et cacher ces œuvres devenues maudites. Il cherche un lieu, le plus loin possible du pouvoir central, dans un coin déshérité de l’URSS, qui n’intéresse personne, et finit par trouver en Ouzbekistan une petite ville de province, une sorte de trou du cul de l’URSS, la ville de Noukous, qu’Orsenna décrit ainsi :<br /><br /><span style="font-style: italic;">« […] quelle force aurait pu m’arracher de Khiva, " la perle des oasis ", pour me conduire à cette horreur de ville que l’on appelle Noukous ? Au milieu du désert, un concentré d’urbanisme soviétique, ce cocktail inimitable d’avenues démesurées, d’immeubles délabrés, de parcs vides que surplombe une grande roue immobile, d’esplanades infinies plantées de statues héroïques… Les alentours sont pires. » </span><br /><br />C’est là qu’il va, sur trente ans de recherche obstinée, cacher 7 452 peintures, 25 223 desseins, 1 322 sculptures d’art non autorisé qu’il va recueillir dans toute l’URSS. Véritables enquêtes policières qui le mènent dans des appartements miséreux, des villages sordides… Aux artistes eux-mêmes, à leurs veuves, à leurs enfants il explique son projet et les persuade de lui confier les œuvres afin qu’il les réunisse et les mette à l’abri en attendant des jours meilleurs… Ce n’est qu’en 1966 qu’on finit par le nommer directeur de cet improbable « Musée de Noukous » qui, dans un premier temps ne bénéficie d’aucune notoriété ni de locaux appropriés.<br /><br />Igor Vitaliévitch Savitsky décède en 1984, à la veille de la <span style="font-style: italic;">perestroïka</span> et sans voir l’aboutissement de son œuvre. C’est son assistante, Marinika Babanazarova, qui va porter à bout de bras ce projet et résister de toutes ses forces aux pillards de toutes sortes qui tenteront de disperser cette collection unique. Pillards qui peuvent aussi bien être des oligarques, des potentats locaux que de grands musées européens...<br /><br />Ces artistes sont totalement inconnus en dehors des spécialistes, mais les rares photos de ces œuvres que l’on peut voir ici et là sur Internet montrent qu’il s’agit d’œuvres d’art exceptionnelles . Une sorte de « chaînon manquant » peut-être, de l’art du XXe siècle.<br /><br />En 2002, les autorités, pour le moins ubuesques, de l’Ouzbékistan devenu indépendant ont fini par faire construire une sorte de blockhaus de béton pompeusement baptisé « Musée Savitsky".<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8rOf6Kcl4m_7N3etT0T0QNDEaoTbKK9JTIS4QYW5BHEEqXJX1GDjfErnAc1bWmUjui6rakPKuYEpi9zF2jSNVMuikYdu3PU6MqVh01NYNaMWnGrzHmF7vL4GZC0N75kmTX2voajnuOjGk/s1600-h/mus%C3%A9e2.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 400px; height: 210px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8rOf6Kcl4m_7N3etT0T0QNDEaoTbKK9JTIS4QYW5BHEEqXJX1GDjfErnAc1bWmUjui6rakPKuYEpi9zF2jSNVMuikYdu3PU6MqVh01NYNaMWnGrzHmF7vL4GZC0N75kmTX2voajnuOjGk/s400/mus%C3%A9e2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5435180473325306594" border="0" /></a><br /> <br /><br />Et Marinika Babanazarova continue de résister aux pillards...<br /><br /><br /><br /><a href="http://www.telerama.fr/divers/25220-les_tresors_de_ouzbekistan.php">Un excellent article de Télérama sur le sujet.</a><br /><br /><a href="http://www.flickr.com/photos/waltercallens/tags/savitsky/">Une galerie de quelques oeuvres du musée</a>.<br /><br /><br /><a href="http://www.flickr.com/photos/waltercallens/1063242463/in/photostream/"><br /></a>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-16864580009446785232010-02-04T16:59:00.006+01:002010-02-04T17:49:07.082+01:00Les violons du peuple<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgu1kr0aUtRREejeuNxXemY4JLztVf8wlEuEr3JvWb0Cy5FQGwUzQC2sFMipB_ls3_gh_GiMRUa48vQwlsZJq_w-31mmj98wsbVS5VD4DtjOBnlqGwQ19fGs48Fva66CblXklEpPL0RVrp/s1600-h/violons.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 336px; height: 272px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgu1kr0aUtRREejeuNxXemY4JLztVf8wlEuEr3JvWb0Cy5FQGwUzQC2sFMipB_ls3_gh_GiMRUa48vQwlsZJq_w-31mmj98wsbVS5VD4DtjOBnlqGwQ19fGs48Fva66CblXklEpPL0RVrp/s400/violons.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5434430199275096114" border="0" /></a><br />Mikael Goronok est un fonctionnaire russe qui a un travail hors du commun.<br />En tant que "Directeur de la collection d'Etat des instruments de musique remarquables', il est chargé de veiller sur près de 400 violons, altos, violoncelles entreposés dans une salle blindée à température et degré hygrométrique constants, située dans les sous-sols d'un immeuble discret.<br />Il ya de quoi rendre fou un violoniste : des Amati, des Lupot, des Vuillaume en quantité suffisante pour tout un orchestre, douze Garnerius, treize Stradivarius....<br />Cette collection est constituée, pour l'essentiel d'instruments confisqués à leur propriétaire au moment de la révolution bolchévique. Ils sont donc devenus "propriété du peuple".<br />Chaque instrument a son histoire : ce Stardivarius appartenait au tsar Alexandre Ier, celui-ci à la famille Youssoupov dont le dernier rejeton, Felix, fut l'un des assassins de Raspoutine, celui-là est une "prise de guerre" ramenée d'Allemagne par l'armée rouge...<br />De temps à autre un instrument est prêté à un soliste. Mais, en 2009, sous l'impulsion du célébrissime altiste et chef d'orchestre Youri Bashmet (dont nous aurons l'occasion de reparler...), ces instruments ont été montrés au public (auquel ils appartiennent depuis leur "nationalisation"!) et joués à l'occasion d'une série de concerts à travers toute la Russie, jusqu'au fin fond de villes de province.<br />Youri Bashmet raconte que cela a été l'évènement le plus considérable en Russie depuis l'envoi de Gagarine dans l'espace ; que à Omsk, Ekaterinenbourg, les gens pleuraient de joie et juraient qu'ils raconteraient à leurs petits-enfants en quelles circonstances ils avaient entendu des Stradivarius pour la première fois.<br />Les voyages de ces instruments, on s'en doute, ont été entourés de plus de précautions encore que s'il s'était agi de chefs d'Etat !<br /><br /><span style="font-style: italic;">(D'après un article de l'express N° 3053 du 7 au 13 janvier 2010, signé de Axel Gylden avec Alla Chevelkina.)</span>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-43032548188684562612010-01-28T17:21:00.014+01:002010-01-31T15:25:40.818+01:00Un chef ?<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmFa0LZDj4d9Lv360SfaeOu3zW3EAIxyZ9Q6r0rieVN6tTeBVRxthE0qhCLUF1T_WdFKzqx7-TZImPpcSXkcjVfI2UTUt9l7v4ZtKjr-eJG6yLFGGa4ILrrC6_lxTezdfQTpNB6SVgaB3G/s1600-h/director.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 300px; height: 303px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmFa0LZDj4d9Lv360SfaeOu3zW3EAIxyZ9Q6r0rieVN6tTeBVRxthE0qhCLUF1T_WdFKzqx7-TZImPpcSXkcjVfI2UTUt9l7v4ZtKjr-eJG6yLFGGa4ILrrC6_lxTezdfQTpNB6SVgaB3G/s400/director.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5431830093578546066" border="0" /></a><br />À plusieurs reprises, j’ai eu des doutes sur l’utilité réelle du chef d’orchestre en musique classique.<br />Il me semblait que ce type qui gesticulait durant les concerts brassait surtout de l’air, et à part donner le départ et le tempo, je ne voyais pas trop à quoi il pouvait bien servir compte tenu du niveau de professionnalisme des musiciens auxquels il avait affaire.<br /><br />Je me doutais bien, tout de même qu’il y avait un travail en amont, mais ce n’est que lorsque le hasard d’un job d’été comme interprète-traducteur m’a permis d’assister à des répétitions de l’orchestre du Marinsky ( ex-Kirov) sous la direction de Valery Gerguiev que j’ai compris en quoi son rôle était essentiel.<br /><br />En réalité le chef dispose d’un tel pouvoir, quasiment absolu sur les musiciens, que c’est lui <span style="font-style: italic;">l’interprète</span> de l’œuvre. Les musiciens ne sont que des exécutants dont la docilité est une qualité au moins aussi essentielle que leur compétence et leur technique musicale. J’ai, par exemple, été impressionné par les « arrêts » du chef d’orchestre pour une raison ou une autre : il n’y pas un musicien qui traîne, l’arrêt est simultané pour tout le monde, quel que soit l’endroit de la musique où le chef fait le geste, au milieu d’une mesure, n’importe où… ce qui montre l’extrême attention des musiciens aux indications du chef. Cela m'a d'ailleurs étonné car il me semblait que les musiciens, l'œil rivé à la partition, ne le voyaient pas vraiment. En les interrogeant, ils m'ont confirmé que j'étais dans l'erreur et que le chef était placé de telle manière qu'ils puissent à la fois regarder leur partition et le voir dans le prolongement de celle-ci.<br /><br />Comme pour la mise en scène de pièces de théâtre ou opéras, il y des débats sans fin sur les limites acceptables à la liberté d’interprétation des œuvres classiques.<br /><br />Mais si les partitions modernes sont très chargées en indications, plus on remonte en arrière, moins on en trouve. Avant le XVII e siècle il n’y a rien. On ne pouvait se faire une idée du tempo et du rythme que par quelques indications comme la référence à une danse : bourrée, courante etc… mais aussi par le choix des valeurs attribuées aux notes ( suivant que c’étaient des croches ou des rondes par exemple).<br />À partir du XVIIe, les compositeurs ajoutent des indications qui deviendront, avec le temps, de plus en plus nombreuses : le <span style="font-style: italic;">tempo</span> (vitesse d’exécution), d’abord par ces qualifications italiennes bien connues qui vont du <span style="font-style: italic;">Largo</span> au <span style="font-style: italic;">Prestissimo</span>, et qui comportent un assez grand éventail de vitesses intermédiaires comme <span style="font-style: italic;">Andantino</span>, par exemple(64-70 à la noire), dont le tempo est situé entre <span style="font-style: italic;">Adagio</span> et <span style="font-style: italic;">Andante</span>. Avec l’invention du métronome les indications de tempo deviennent beaucoup plus rigoureuses et des erreurs célèbres comme celle de <span style="font-style: italic;">« Allegretto »</span> pour ce 2e mouvement de la 7e symphonie de Beethoven, qui a tout d’une marche funèbre, deviennent impossibles.<br />Les indications de nuances pour le volume apparaissent aussi progressivement à partir du XVIIIe, du <span style="font-style: italic;">pianissimo</span> au <span style="font-style: italic;">fortissimo</span> avec les indications de progressions ; on en trouve aussi pour le phrasé (<span style="font-style: italic;">legato</span>, lié ou <span style="font-style: italic;">stacato</span>, détaché) et la manière d’interpréter le rythme (<span style="font-style: italic;">rubato</span>, sans rigueur, par exemple) ; mais le plus curieux est sans doute ce type d’indication en italien qu’on appelle « de caractère » comme par exemple <span style="font-style: italic;">con brio</span> (avec éclat), ou <span style="font-style: italic;">scherzando</span> (en badinant) ; on en trouve ainsi une bonne cinquantaine en ne comptant que les plus usitées.<br /><br />Mais même lorsque les partitions sont chargées d’indications de ce genre, d’abord elles ne couvrent pas toutes les possibilités d’interprétations et, ensuite, il n’existe aucune loi qui interdit à un chef d’orchestre de s’en écarter, ou même de ne pas en tenir compte du tout. Seul un compositeur contemporain de l’exécution de son œuvre, au nom de son droit d’auteur, pourrait trouver quelque chose à y redire… Le chef va donc imposer ses propres vues sur la manière d’interpréter une musique, d’abord en habituant l’orchestre à les respecter au cours des répétitions puis en les rappelant par des gestes, les expressions de son corps et de son visage lors de l’exécution du concert.<br /><br />Le terrain d’intervention probablement le plus important (mais pas le plus évident à percevoir…) est ce que j’appellerai la « couleur » de l’orchestre, d’autant qu’il n’existe, pour le coup, aucune indication sur ce point dans les partitions.<br />Il faut entendre par « couleur » la manière dont les instruments vont se fondre et se différencier les uns par rapport aux autres.<br />Une partie très importante du travail de Gerguiev consistait à indiquer à chaque pupitre, voire à chaque ensemble d’instruments, et à chaque passage ( !) comment ils devaient jouer les uns par rapport aux autres : là il jugeait les cuivres trop forts et les violons pas assez, là il ne fallait pas couvrir un trait de clarinette solo etc…<br /><br />Évidemment, le chef fait recommencer autant de fois qu’il le faut certains passages difficiles, en particulier ceux qui le sont d’un point de vue rythmique.<br />Il faut ici rappeler que la rythmique en musique concerne la répartition des temps forts (accentués) et des temps faibles, sachant qu’en la matière les combinaisons et les nuances sont absolument infinies et que les instruments ne sont pas tous logés à la même enseigne du point de vue de la précision : celle d’une clarinette ou d’un hautbois est bien moindre que celle d’une trompette ou d’un violon…<br />Le chef doit donc repérer s’il y a des musiciens qui traînent et alourdissent l’exécution de certaines figures. Quelquefois, il les fait répéter d’abord seuls, puis avec tout l’orchestre. Il doit faire la chasse aux notes qui manquent de justesse et être capable de repérer dans un orchestre de 60 personnes, qui exactement pourrit la justesse ou qui n’est pas bien en rythme.<br />Pour ce qui concerne Guerguiev ses indications sur les intentions expressives, je dois dire, étaient parfois assez obscures, voire surréalistes et je me demande bien comment les musiciens pouvaient les traduire dans leur jeu… Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, la parole du chef, que l’on n’entend évidemment pas en concert est essentielle au travail des musiciens et probablement plus importante que ses gestes.<br /><br />Peut-on le comparer à un metteur en scène vis à vis du théâtre ?<br />Non car, contrairement à lui, il intervient également pendant la représentation.<br /><br />Les « grands » chefs d’orchestre sont nécessairement des personnalités fortes, mais plus ou moins expressives. Certains sont très calmes, économes de leurs mouvements, d’autres autoritaires, colériques, gesticulant en tous les sens.<br /><br />Il n’est pas facile de trouver des vidéos où l’on peut voir le chef de face.<br />En voici une de Mischa Katz, chef que je ne connaissais pas, d’ailleurs. Il dirige d’abord l’ouverture des noces de Figaro, puis <span>de</span><span style="font-style: italic;"> Don Giovanni</span>. On remarquera que, très souvent, il interrompt la battue de la mesure pour préférer les indications d’expression et de nuances.<br /><br />Il n’y a pas deux chefs d’orchestre qui se comportent de la même manière...<br /><br /><br /><object height="344" width="425"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/8TkIuCnSZ5A&hl=fr_FR&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/8TkIuCnSZ5A&hl=fr_FR&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" height="344" width="425"></embed></object><br /><br />Le rôle et le pouvoir du chef d'orchestre se prêtent a des gags très drôles et je n'ai pas pu résister à cette vidéo :<br /><br /><div class="containerEpix" style="position: relative;"><div id="pub_epix_iLyROoafMQZ1" class="pub_epix" name="pub_epix"></div><div id="flash_epix_iLyROoafMQZ1" class="flash_epix" name="flash_epix"><object name="iLyROoafMQZ1" id="iLyROoafMQZ1" type="application/x-shockwave-flash" data="http://sa.kewego.com/swf/p3/epix.swf" height="300" width="400"> <param name="movie" value="http://sa.kewego.com/swf/p3/epix.swf"> <param name="allowFullScreen" value="true"> <param name="allowscriptaccess" value="always"> <param name="flashVars" value="language_code=fr&playerKey=9c37f60da51b&skinKey=71703ed5cea1&sig=iLyROoafMQZ1&autostart=false&advertise=1"> <param name="wmode" value="Opaque"></object></div></div><div style="width: 400px;"><a href="http://www.kewego.fr/video/iLyROoafMQZ1.html"> LES DESAXES, Le chef d'orchestre - kewego</a><br /><br /></div><br /><span style="font-style: italic;">On lira avec beaucoup d'intérêt les </span><a style="font-style: italic;" href="http://www.hberlioz.com/Scores/Chefdorchestre.htm">réflexions de Berlioz sur les chefs d'orchestre. </a><span style="font-style: italic;">Les profanes pourront sauter les passages techniques mais l'ensemble est passionnant.</span><br /><br /><br />Et, pour s'amuser...<br /><br /><div><object height="329" width="480"><param name="movie" value="http://www.dailymotion.com/swf/x14vev&related=0"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowScriptAccess" value="always"><embed src="http://www.dailymotion.com/swf/x14vev&related=0" type="application/x-shockwave-flash" allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always" height="329" width="480"></embed></object><br /><b><a href="http://www.dailymotion.com/video/x14vev_dark-vador-chef-dorchestre_fun">Dark Vador Chef d'Orchestre</a></b><br /><i></i></div>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-72139596224617771032010-01-17T15:05:00.006+01:002010-02-01T10:28:38.464+01:00Quelques Baffes de Rachmaninov<span style="font-style: italic;">Je voudrais reprendre un article sur Rachmaninov , ce compositeur, décidément, se révélant plein de surprises.</span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQAHN8_cIswCia9prGcoD0Hy2yxE5i6OAdmDd1CkeK4qGY-glNwUJ4xy6nRSqKyNk_WMspwpqDW6p4ta2Z7K7pQT19wn8lQ3bkxzOgNs7hEv_WAJ_-J0qiEM6FnCAE7I_hhGeh5S38K3_W/s1600-h/495px-rachmaninov_peinture-247x300.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 165px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQAHN8_cIswCia9prGcoD0Hy2yxE5i6OAdmDd1CkeK4qGY-glNwUJ4xy6nRSqKyNk_WMspwpqDW6p4ta2Z7K7pQT19wn8lQ3bkxzOgNs7hEv_WAJ_-J0qiEM6FnCAE7I_hhGeh5S38K3_W/s200/495px-rachmaninov_peinture-247x300.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5368081976651511186" border="0" /></a>Pour des raisons assez obscures, Rachmaninov est un compositeur qui ne faisait pas partie de ma culture musicale classique de base.<br /><br />Même si, comme tout le monde, je savais que l’indicatif de l’émission « Apostrophes » était un <a href="http://www.youtube.com/watch?v=cZFx5GOROd0"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">extrait de son concerto pour piano n°1</span>,</a> ( <span style="font-style: italic;">attention, c'est ici une version sans l'orchestre...</span>) c'est « Variations sauvages » le livre d'Hélène Grimaud, qui m’a donné envie de m’y intéresser. Elle y raconte, entre autres, sa passion pour ce compositeur en des termes tout à fait stupéfiants et intrigants. La parole des grands musiciens sur la musique a d'autant plus de valeur qu'elle est rare...<br /><br />Ce qui me fascine chez ce compositeur, c'est d'une part cette sorte de sauvagerie, très russe, au fond, que l'on trouve dans ses œuvres et, d'autre part, la virtuosité (terrifiante de travail et de contraintes), qu’exige leur exécution. Plus que pour Paganini, encore, ( auquel il a, comme par hasard, rendu hommage en reprenant et <a href="http://www.dailymotion.com/video/xuzlj_rachmaninov-rhapsody-paganini_music"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">développant le thème de son caprice </span>n°24</a>) la virtuosité n'est pas là pour "faire de l'effet", elle est une composante essentielle de la construction originale de sa musique. Certaines de ses œuvres sont de véritables déluges de notes et les performances des pianistes lorsqu'ils les jouent sont hallucinantes.<br /><br />Le 3e concerto pour piano, par exemple, celui que les musiciens appellent familièrement le « Rach 3 » est considéré, avec le 2e concerto de Prokofiev, comme l’œuvre pour piano la plus difficile à jouer du répertoire. Rachmaninov, lui-même, disait que lorsqu’il le jouait en concert, il était incapable de faire un <span style="font-style: italic;">bis</span> à la fin, tellement il était épuisé physiquement…<br /><br />On sent bien que c’est une musique qui impose une exigence au-delà de l’humanité ordinaire. Pour le pianiste évidemment, ( c’est sans doute ce qui fascinait Hélène Grimaud), mais aussi (dans une bien moindre mesure, il est vrai) pour l’auditeur. Il n’y a pas à dire, et pour parler familièrement, ce n’est pas une musique pour blaireau…<br />On est assez près de la musique contemporaine atonale mais, bizarrement très loin également. J'éprouve le sentiment d'être devant un paroxysme de romantisme, plus que devant une quelconque transgression de celui-ci...<br />Fasciné par ses œuvres, je suis rentré depuis quelques temps dans un véritable tunnel Rachmaninov et pas près d’en sortir. Comment ai-je pu vivre jusqu’ici sans le connaître autrement que de nom ?<br /><br />J’ai trouvé sur You-Tube un morceau qui est une illustration parfaite et presque caricaturale de la <span style="font-style: italic;">manière</span> de Rachmaninov, l’étude opus 39 n°6. (Elle permet, au passage d’entendre les extraordinaires basses d’un Bösendorfer…) C’est fascinant comment derrière la brutalité du morceau se glissent des moments de grâce harmonique, comme cachés au milieu de la véhémence du reste…<br /><object height="344" width="425"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/tVuP1BjbhAg&hl=fr&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/tVuP1BjbhAg&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" height="344" width="425"></embed></object><br /><br />Si on a eu la curiosité d’écouter jusqu’au bout, on appréciera mieux le morceau suivant, l'opus 23 n°5 par la même virtuose ukrainienne Valentina Lisitsa. Morceau presque aussi violent que le précédent, mais beaucoup plus abordable à l'écoute grâce à un thème que l’on retient facilement et qui permet de s’y retrouver.<br /><object height="344" width="425"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/4QB7ugJnHgs&hl=fr&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/4QB7ugJnHgs&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" height="344" width="425"></embed></object><br /><br />Il y a parfois des rencontres étranges : le hasard a voulu que je tombe sur ce même morceau illustré par sa partition (Interprété par Richter). Je suis très impressionné par sa beauté formelle, graphique. Elle a quelque chose d'extraordinairement organisé, construit. On apprend beaucoup sur une musique à regarder sa partition, même si l'on ne sait pas la lire. On peut, comme ici, y repérer sa limpidité ou, comme dans les partitions de Mozart la complexité.<br /><br /><object height="344" width="425"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/W-Qb7AS1yxg&hl=fr_FR&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/W-Qb7AS1yxg&hl=fr_FR&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" height="344" width="425"></embed></object><br /><br />Et je propose enfin ceci. Là, un pur bonheur musical, mais qui reste sous une forte tension à cause de cette main gauche ultra-rapide. On se demande comment le pianiste n’a pas cette main paralysée à la fin du morceau…<br /><object height="340" width="560"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/WhLDse5R8dQ&hl=fr&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/WhLDse5R8dQ&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" height="340" width="560"></embed></object><br /><br />Je suis frappé par les attitudes physiques semblables de ces deux pianistes qui se lèvent presque de leur siège comme pour se donner ( ou transmettre ?) encore un peu plus d'énergie à leur exécution.<br /><br /><span style="font-style: italic;">Attention, Rachmaninov= drogue dure...<br /></span><br /><object height="344" width="425"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/5ZRbko3UsnQ&hl=fr_FR&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/5ZRbko3UsnQ&hl=fr_FR&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" height="344" width="425"></embed></object><br /><br />Mais on peut rire aussi de cette virtuosité imposée : comment un pianiste qui a les mains trop petites pour jouer du Rachamaninov est <a href="http://www.youtube.com/watch?v=ifKKlhYF53w&hl=fr"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">obligé de se débrouiller....</span><br /></a>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-22385155225428252382009-12-21T16:05:00.001+01:002009-12-21T16:07:56.535+01:00"Let it be" revu par les choeurs de la marine russe...<object height="344" width="425"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/BvPugOWeZiA&hl=fr&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/BvPugOWeZiA&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" height="344" width="425"></embed></object><br /><br />Voici une version pour le moins surprenante de ce tube des Beatles !Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-65044942012277928982009-11-18T15:42:00.015+01:002010-01-16T14:06:30.086+01:00Le mystère des pianos manquants<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjyoVspq4vHBLHbbtJBpIdjH9_2p7RBv0vtmS2fzQ25G03Yj83iOPN1fLRSrzRw2_LPbM3B4HbiTEjnGrIKzevPR29x9FRJLnKZXvkfAdIqT-8FIchLcPD1KG5m7FgAV8HcbO0KaiLQKqpY/s1600/erard.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 152px; height: 152px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjyoVspq4vHBLHbbtJBpIdjH9_2p7RBv0vtmS2fzQ25G03Yj83iOPN1fLRSrzRw2_LPbM3B4HbiTEjnGrIKzevPR29x9FRJLnKZXvkfAdIqT-8FIchLcPD1KG5m7FgAV8HcbO0KaiLQKqpY/s400/erard.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5405457439396185154" border="0" /></a><br />Dans les années 70 la France finissait de se couvrir de conservatoires municipaux et la demande en pianos d’occasion était forte. Et tous les marchands et réparateurs de pianos se sont trouvés bizarrement confrontés à une pénurie d’instruments d’occasion à restaurer, en particulier de marques françaises.<br /><br />Cette situation qui a finalement conduit dans les années 80, pour satisfaire le marché français, à aller chercher des pianos anciens ( et généralement de très mauvaise qualité ) par wagons entiers en Grande Bretagne était, <span style="font-style: italic;">a priori</span> inexplicable…<br />En effet, avant la 2e guerre, la France était un important producteur de pianos et, outre les très connus Gaveau, Erard et Pleyel, les fabricants étaient nombreux (une trentaine selon un rapide décompte). Cette pénurie était donc était donc tout à fait anormale.<br /><br />C’est un ancien collègue, Jean-Marie H..., qui m’a fait parvenir un article (malheureusement non sourcé, mais qui semble inspiré par les livres de Willem de Vries) qui donne une explication de ces "pianos manquants " : ils ont, tout simplement été raflés et expédiés en Allemagne par l’occupant nazi.<br /><br />Pour l’essentiel, il s’agit de biens confisqués aux Juifs et aux franc-maçons, mais pas seulement. Tous les prétextes étaient bons, à commencer par celui des prises de guerre.<br />Dès 1940 a été crée au sein de l’ERR (<span style="font-style: italic;">EinsatzstabReichsleiter Rosenberg </span>) un <span style="font-style: italic;">Sonderstab Musik</span>, dirigé par Herbert Gerigk, aux objectifs multiples.<br />Certains étaient purement idéologiques, faire revenir en Allemagne tout ce qui pouvait concerner des compositeurs allemands, partitions, manuscrits, correspondance etc, mais aussi lutter contre la musique « dégénérée » terme qui concernait aussi bien les compositeurs « modernes » que juifs moins modernes. Mais avec l’instauration de l’<span style="font-style: italic;">Action Meubles</span> qui permettait de confisquer tous les biens meubles, de très importantes saisies de pianos ont eu lieu.<br /><br />Willem de Vries, l’historien hollandais qui a le plus étudié l’action <span style="font-style: italic;">du Sonderstab Musik </span>en Europe, renonce a faire le décompte exact des pianos ainsi enlevés dans toute la zone occupée, généralement regroupés sur Paris et expédiés en Allemagne entre 1940 et 1941, puis de mai 1942 à août 1944 à la suite de l’<span style="font-style: italic;">Action Meubles</span>. Il note : 7 décembre 1942, dix pianos sont envoyés à Berlin pour la Direction de la SS. Il fait état également d’un inventaire d’avril 1943 qui décompte 1006 pianos stockés à Paris, pour l’essentiel au Palais de Tokyo en attente de leur transfert en Allemagne. Le dernier transport serait en date du 21 juillet 1944 portant sur 43 pianos et à destination de Francfort-sur-Oder. Les lieux de stockage, outre le palais de Tokyo, sont une aile du musée des beaux-arts, les camps de Bassano et Austerlitz, un garage de la rue de Richelieu… Le <span style="font-style: italic;">Sonderstab Musik</span> revend les pianos qu’il a pillés à diverses organisations national-socialistes !<br />Lorsque les troupes d’occupation allemandes quittent Paris, elles y laissent près de deux mille pianos stockés dans divers dépôts.<br /><br />Après la guerre seuls les pianos restés en France feront l’objet d’un inventaire complet. Il sera terminé le 20 avril 1945 et une gigantesque opération de restitution sera organisée. Les pianos sont exposés ( dans de très mauvaises conditions de température et d’humidité) au jardin d’acclimatation, au palais de Tokyo, à la foire de Paris. Pour obtenir cette restitution, le spolié doit, avant la visite, en avoir fait au préalable la description. S’il est le seul à revendiquer un instrument qu’il a reconnu, il lui appartient de le faire transporter chez lui. Lorsque plusieurs personnes reconnaissent le même piano comme étant le leur, c’est le juge d’instance qui doit trancher<span style="font-style: italic;"> in fine</span>. Les pianos resteront exposés jusqu’en mai 1947, mais à peine la moitié d’entre eux sera restituée ( 900 sur 2073).<br /><br />Le projet initial du gouvernement qui était de procéder, pour ce qui restait, à un vente des domaines sera intelligemment transformé.<br />Comme beaucoup de spoliés n’avaient pu récupérer leurs pianos disparus en Allemagne, on propose de leur concéder un contrat de prêt sur les pianos non revendiqués, renouvelable de trois mois en trois mois et ne pouvant excéder deux ans ; à charge pour eux de procéder à l’entretien, la réparation et à en payer les frais d’expertise et de transport. A l’issue de ces deux ans, après une nouvelle expertise, il est proposé à l’emprunteur de le racheter ou de le rendre.<br /><br />Au total, le 14 janvier 1948, le chef du service des restitutions adresse le bilan suivant au directeur des finances extérieures : dans le seul département de la Seine il y a eu 8000 pianos signalés disparu, 2 221 ont été récupérés, 1356 ont été rendus, 134 prêtés, 443 remis aux domaines et 288 sont encore dans les dépôts.<br /><br />Sur toute la France, une estimation grossière permet d’évaluer à près de 10 000 le nombre de pianos qui auront disparu de la circulation, sans compter un bon millier devenu à peu près irréparable et qui vont donc cruellement manquer sur le marché de l’occasion. La situation s’aggravera encore car à ces disparitions vont s’ajouter les faillites, dans les premières années de l’après-guerre, des petits puis de tous les grands fabricants de pianos français.<br /><br /><a style="" href="http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/004001393/0000.pdf">Plus d'infos.</a>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-1273406417250688622009-10-28T16:52:00.015+01:002009-10-31T11:15:31.212+01:00Mon Boulat à moi...<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEJVlziN2-O-frg-ObudIM7cn3yOkdUvlPCu11C1KWlQQFM51N9DfnkNG9Ls8Xkt7N0euVsTh9TqQ13-a10Ev8TRkxa_xILQkj_euXOHSLSiIKiiBu7aV0yI9xhlKVGw6A6bGm9H4SZrEw/s1600-h/bulat.gif"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 330px; height: 304px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEJVlziN2-O-frg-ObudIM7cn3yOkdUvlPCu11C1KWlQQFM51N9DfnkNG9Ls8Xkt7N0euVsTh9TqQ13-a10Ev8TRkxa_xILQkj_euXOHSLSiIKiiBu7aV0yI9xhlKVGw6A6bGm9H4SZrEw/s400/bulat.gif" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5397683310408446370" border="0" /></a><br /><br />Le problème d’être d’une double culture, comme moi, c’est que l’une aimerait parfois transmettre quelque chose à l’autre et se trouve dans une très grande difficulté de le faire .<br /><br />Depuis longtemps j’ai envie de faire un billet sur Boulat Okoudjava. Mais voilà le cas de quelqu’un de célébrissime chez les Russes et qui, en dehors des slavisants, est totalement inconnu en France.<br />Et comment donner une idée de ce qu’il était et de qui il était ? Et surtout donner une idée de son art ?<br />On peut bien sûr s’en tenir à des données factuelles. Ou au moins commencer par cela.<br /><br />C’est un écrivain, poète, né à Moscou en 1924 et mort à Paris en 1997 au cours d’une de ses tournées qui est devenu célèbre surtout à partir du moment où il s’est mis à écrire des chansons et les chanter.<br />Il est aussi connu en Russie que Piaf ou Brassens en France, auquel d’ailleurs on l’a, un peu à tort, comparé. Il y a en particulier une gravité, voire une tristesse, chez Okoudjava que l’on ne trouve que rarement chez Brassens. Il a fait partie de la vague de poètes de ces années-là, mal vus par le régime, comme Vissostski, Vozniessensky, Brodsky ou Evtouchenko.<br /><br />Brassens et Okoudjava avaient en commun d'être d’assez piètres chanteurs mais des poètes exceptionnels utilisant un langue d’un classicisme tout à fait remarquable, agrémentée de quelques expressions populaires ou même d’argot.<br />On est loin, chez Okoudjava, de la langue bizarre et très soviétique de Vissotski. C’est d’ailleurs une raison importante pour laquelle le premier a été immédiatement adopté et adulé par l’immigration russe en France, contrairement au deuxième qui n’a vraiment été connu qu’à l’occasion de son histoire avec Marina Vlady.<br /><br />Mais la poésie russe est irréductible à la poésie française. Pour de très nombreuses raisons.<br /><br />Certaines tiennent évidemment à la langue, à sa musicalité. Mais aussi à sa concision et sa <span style="font-style: italic;">densité.</span><br />Là où le russe aligne trois mots « Gorié ot ouma » (<span style="font-style: italic;">Горе от ума</span> ), titre d’une célèbre pièce de Griboiédov, le français est obligé d’en aligner sept : « Le malheur d’avoir trop d’esprit ».<br /><br />La poésie, cause ou conséquence de sa vitalité y est aussi un art populaire, très populaire, on n’imagine pas à quel point : les Russes connaissent des pages et des pages par cœur de Pouchkine, Lermontov ou Essenine. Il ne s’agit pas de quelques lettrés, comme en France, mais des Russes ordinaires, Monsieur et Madame tout-le-monde.<br />Il n’y a aucun autre endroit dans le monde, je crois, où une foule peut remplir une salle de la taille d’un Zénith pour venir y écouter un type réciter seul sur scène des poèmes pendant deux heures et recevoir une <span style="font-style: italic;">standing ovation</span> à la fin comme c’était par exemple le cas à chaque prestation d’Evtouchenko. C’est juste pour situer le contexte…<br /><br />Alors Okoudjava, pourquoi donc est-il si russe ? et pourquoi si difficile à transmettre à ceux qui ne le sont pas ? et pourquoi a-t-on tellement envie de le leur transmettre malgré tout ?<br />Que c’est difficile à dire !...<br /><br />Que les Russes de l’époque de la glaciation brejnévienne l’apprécient, cela peut se comprendre. Il leur apportait des interrogations sur l’homme, la morale, la foi , l’amour, l’amitié : que des préoccupations <span style="font-style: italic;">petites-bourgeoises</span> en quelque sorte, qui lui ont valu son exclusion de l’Union de écrivains malgré son immense succès.<br />Il touchait les Russes dans des dimensions qui leur étaient devenues interdites, mais surtout il atteignait une profondeur universelle à travers son humanisme, son amour du peuple, son pacifisme.<br />Il y a, dans chaque phrase chez Okoudjava, une justesse dans la formulation qui émeut, qui blesse presque.<br /><br />Alors, quelle (s) chanson (s) choisir ?<br />J’ai bien du mal...<br /><br />Voici cette chanson qui parle de ce dernier trolley de minuit, qui ramasse un peu toutes les âmes à la dérive de la ville, que je trouve vraiment typique de sa <span style="font-style: italic;">manière</span> . ( Il récite ensuite un poème consacré à Pouchkine que les non russophones évidemment couperont, puis chante une chanson sur un thème proche de l'Auvergnat de Brassens.) On remarquera qu'il joue d'une guitare russe, à sept cordes, accordée à vide sur un <span style="font-style: italic;">open</span> de sol majeur (ré si sol ré si sol ré)<br /><object width="425" height="344"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/DF5WrFP6BYA&hl=fr&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/DF5WrFP6BYA&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="425" height="344"></embed></object><br /><span style="font-style: italic; font-weight: bold;">Le dernier trolley</span><br /><br /><span style="font-style: italic;">Quand je suis impuissant à vaincre le malheur,<br /></span> <span style="font-style: italic;">quand le désespoir me guette,</span> <span style="font-style: italic;"><br />je prends à la course un trolley bleu</span><br /><span style="font-style: italic;">le dernier, n'importe lequel.</span> <span style="font-style: italic;"><br />Trolley de minuit, file par les rues,</span> <span style="font-style: italic;"><br />fais ta ronde sur les boulevards</span> <span style="font-style: italic;"><br />pour ramasser tous ceux qui ont fait dans la nuit</span><br /><span style="font-style: italic;">naufrage, naufrage.</span> <span style="font-style: italic;"><br /><br />Trolley de minuit, ouvre-moi ta porte !</span><br /><span style="font-style: italic;">Je sais que dans le froid poignant de la nuit</span> <span style="font-style: italic;"><br />tes passagers, tes matelots</span> <span style="font-style: italic;">nous prêtent main forte.</span><br /><span style="font-style: italic;">Avec eux, plus d'une fois, j'ai fui le malheur,</span><br /><span style="font-style: italic;">j'ai senti leurs épaules contre mes épaules...</span><br /><span style="font-style: italic;">Ah ! combien il y a de bonté</span><br /><span style="font-style: italic;">dans leur silence, leur silence.</span><br /><br /><span style="font-style: italic;">Le trolley de minuit vogue à travers Moscou,</span> <span style="font-style: italic;"><br />Moscou comme un fleuve s'estompe,</span> <span style="font-style: italic;"><br />et la douleur qui me frappait du bec la tempe</span><br /><span style="font-style: italic;">s'apaise, s'apaise.</span><br /><br />Et cette très étonnante <span style="font-style: italic;">Prière</span><br /><br /><span style="font-style: italic;"></span><object width="425" height="344"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/xoRjh-pf5C0&hl=fr&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/xoRjh-pf5C0&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="425" height="344"></embed></object><br /><span style="font-style: italic;">Tant que la terre tourne encore,<br />tant que</span><span style="font-style: italic;">la lumière est vive,</span><br /><span style="font-style: italic;">Seigneur, donne à chacun</span><br /><span style="font-style: italic;">ce qu'il n'a pas:</span><br /><span style="font-style: italic;">au sage une tête, au poltron</span><br /><span style="font-style: italic;">un cheval,</span><br /><span style="font-style: italic;">à l'heureux de l'argent...</span><br /><span style="font-style: italic;">Et moi, ne m'oublie pas.</span><br /><span style="font-style: italic;"> </span><br /><br /><span style="font-style: italic;">Tant que la terre tourne encore<br />- Seigneur</span><span style="font-style: italic;">c'est en ton pouvoir !</span><br /><span style="font-style: italic;">Donne à ceux qui veulent le pouvoir</span><br /><span style="font-style: italic;">de régner à loisir,</span><br /><span style="font-style: italic;">donne à souffler au généreux,</span><br /><span style="font-style: italic;">au moins jusqu'au soir,</span><br /><span style="font-style: italic;">à Caïn donne le remords...,</span><br /><span style="font-style: italic;">Et moi, ne m'oublie pas.</span><br /><span style="font-style: italic;"> </span><br /><br /><span style="font-style: italic;">Je le sais: tu peux tout,</span><br /><span style="font-style: italic;">je crois en ta sagesse,</span><br /><span style="font-style: italic;">comme un soldat tué croit</span><br /><span style="font-style: italic;">vivre en Paradis,</span><br /><span style="font-style: italic;">comme chaque oreille croit</span><br /><span style="font-style: italic;">à tes doux propos,</span><br /><span style="font-style: italic;">comme nous croyons nous-mêmes, ne sachant</span><br /><span style="font-style: italic;">ce que nous faisons !</span><br /><span style="font-style: italic;"> </span><br /><br /><span style="font-style: italic;">Seigneur, mon Dieu, mon doux Seigneur aux yeux verts !</span><br /><span style="font-style: italic;">Tant que tourne encore la terre,<br />et cela paraît</span><span style="font-style: italic;">bien étrange,</span><br /><span style="font-style: italic;">tant qu'il reste encore du temps et du feu,</span><br /><span style="font-style: italic;">donne à chacun un peu...</span><br /><span style="font-style: italic;">Et moi, ne m'oublie pas.</span><br /><br /><br /><a href="http://pagesperso-orange.fr/bernard.charrier/Okoudjava.htm">En savoir plus sur Boulat Okoudjava.</a>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-825308601661894662009-10-25T14:17:00.022+01:002010-03-04T23:39:39.972+01:00Quand l’image prétend servir la musique...<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0VFIAV0nTa3Xb4lzfECLJLUJCLKESjRibBkS5V3nJ75DYlSNfCKF-iTB6sWCHPP5xkwrbSBTfIFUMl45Xu15SFsFgyHlGVn6o_VzX46ZE8JUlll6s-MDDt7AxV2hSIyBCn299ZFgmRnD-/s1600-h/scopi.gif" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5397363607676450130" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0VFIAV0nTa3Xb4lzfECLJLUJCLKESjRibBkS5V3nJ75DYlSNfCKF-iTB6sWCHPP5xkwrbSBTfIFUMl45Xu15SFsFgyHlGVn6o_VzX46ZE8JUlll6s-MDDt7AxV2hSIyBCn299ZFgmRnD-/s400/scopi.gif" style="cursor: pointer; float: left; height: 384px; margin: 0pt 10px 10px 0pt; width: 186px;" /></a><br />
<br />
Je me demande si on ne peut pas soutenir que le clip a tué la musique populaire…<br />
<br />
En effet, c’est une donnée établie depuis longtemps que l’image accapare beaucoup plus l’attention que le son : lorsqu’un mélomane, par exemple, cherche à se concentrer sur la musique, il ferme volontiers les yeux pour ne pas être distrait par la vue...<br />
<br />
Lorsque la télévision s’est imposée comme le média principal, on s’est demandé ce que l’on pourrait bien mettre à l’image pour pouvoir passer de la musique de variétés, personne n’imaginant que l’on puisse la diffuser en ne montrant rien...<br />
Il y a eu deux réponses : soit on filmait les musiciens en train de jouer ( en vrai ou, le plus souvent, en <span style="font-style: italic;">play-back</span>), soit on inventait un produit visuel qui était censé accompagner la musique.<br />
Il a d’abord pris la forme rudimentaire du <span style="font-style: italic;">scopitone</span>, puis le clip est apparu, finissant par devenir parfois bien supérieur en invention et en qualité à la musique qu’il accompagnait. Cela s’est fait au détriment de la présence musicale et au prix d'une perte d’attention de l’auditeur à la musique elle-même. C’est, à mon avis, une explication importante du manque d’exigence des jeunes actuels vis à vis des musiques qu’ils écoutent.<br />
En réalité ils les "écoutent" de moins en moins : soient elles sont « regardées », soit elles sont traitées comme un bruit de fond n’exigeant aucune concentration. Et ce qu’ils ont gagné en sens critique et compréhension de l’image, ils l’ont perdu au niveau de la musique.<br />
<br />
La première fois que je suis tombé sur ces « animusiques », ces animations 3D figurant des instruments virtuels, j’ai vraiment été bluffé car elles sont une sorte de compromis artistique entre le film de musiciens en train de jouer et la création d’une œuvre graphique originale.<br />
<span style="font-size: large;">Malheureusement, <i>You tube</i> pour des raisons de droits a été obligé de les enlever aussi je ne puis vous les montrer ce qui enlève tout intérêt à la fin de cet article, désolé ! </span><br />
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<strike>En voici une. La musique ne casse pas trois pattes à un canard, mais je trouve le principe intéressant. Plus on est dans l'abstraction, mieux cela fonctionne, me semble-t-il.</strike><br />
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<object height="344" width="425"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/I0Uvl9qKF5E&hl=fr&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/I0Uvl9qKF5E&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="425" height="344"></embed></object><br />
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<strike><span style="font-weight: bold;">En voici </span><a href="http://www.youtube.com/watch?v=yKAoK9EOnFw&feature=related" style="font-weight: bold;">une autre </a></strike><br />
<span style="font-weight: bold;"><br />
<strike>Et encore </strike></span><strike><a href="http://www.youtube.com/watch?v=VdZ5UlgTgbM&feature=related" style="font-weight: bold;">une autre</a></strike>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-72236354250262278732009-09-24T11:01:00.009+02:002009-10-06T11:10:37.605+02:00A la cour du roi cramoisi<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKpgl5hUY0J3Y7KFxUvA1xzSWrdGWOALtf0vqTaPRK5Ei6PZbCLJZqWH1nh8-WrWkgZioGaAUqB83aUlWwIFBjJ28Rk8mKhvL4ymhUg2OfO7kw21jESZ70nLPXVUIvmfXE3pekI5IlhXSy/s1600-h/KCR.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 150px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKpgl5hUY0J3Y7KFxUvA1xzSWrdGWOALtf0vqTaPRK5Ei6PZbCLJZqWH1nh8-WrWkgZioGaAUqB83aUlWwIFBjJ28Rk8mKhvL4ymhUg2OfO7kw21jESZ70nLPXVUIvmfXE3pekI5IlhXSy/s400/KCR.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5389232275469396418" border="0" /></a><span style="font-style: italic; font-weight: bold;"><span style="font-size:85%;">Je republie cet article que j'avais été obligé d'enlever, ne pouvant plus utiliser la musique sur You-Tube</span></span><span style="font-weight: bold;font-size:85%;" > <span style="font-style: italic;">.</span></span><br /><br /><div style="text-align: center;">*******<br /></div><br />Je tiens <span style="font-weight: bold; font-style: italic;">« 21st Century Schizoïd Man »</span> pour le plus grand morceau de toute l’histoire de la Pop Music au sens large.<br />Lorsque j’étais jeune musicien encore amateur, dans les années 70, la première fois que je l’ai entendu, je n’en ai pas cru mes oreilles…<br />D’abord, les mises en places collectives me semblaient totalement impossibles à jouer tellement elles étaient difficiles. Aujourd’hui, on est tellement habitué aux machines, aux <span style="font-style: italic;">sequencers</span> qu’on n’arrive même plus à s’en rendre compte…<br />Ensuite, ce morceau, portant complexe musicalement parlant, est quasiment parfait. Seul le chorus de saxo, pourtant excellent, n’arrive pas à se hisser au niveau hors normes du reste…<br /><br />Tout est magnifique dans ce titre, la rigueur remarquable de l’ensemble du point de vue de la composition, avec ses trois parties bien distinctes mais très astucieusement enchaînées, pas la moindre facilité de remplissage (absence de « pompe » à la guitare ou de « tapis » de claviers), ce son éblouissant de guitare ressemblant presque à un violon et ce solo stupéfiant de beauté de Robert Frip dont on ne peut qu’admirer le développement…<br />Sans doute le plus étonnant et le plus daté est ce style de batterie qui joue à la manière des batteurs de jazz, comme un instrument à part entière. C’est surtout à l’entendre que l’on mesure la catastrophe culturelle qui s’est abattue sur les musiques de jeunes actuelles, l’indigence répétitive des boîtes à rythmes dont on a la flemme de programmer la moindre variante et qui débite bêtement son <span style="font-style: italic;">boum</span>-<span style="font-style: italic;">boum</span> stupide et monotone.<br />Appauvrissement du langage musical qui va de pair avec l'appauvrissement du langage tout court. Impossible de ne pas le rapprocher de la manière dont j’ai entendu s’exprimer des jeunes de banlieue qui, incapables d’aligner plus de trois mots, commençaient une phrase et plaçaient des « et voilà » partout, probablement suivis de points de suspension, comptant sur l’interlocuteur pour qu’il devine les mots manquants…<br />Il n’y a que quatre instruments sur ce titre : une guitare, une basse, une batterie et un saxo, plus la voix qui y occupe une place mineure ; on a pourtant l’impression d’avoir affaire à un orchestre gigantesque….<br /><br /><iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='320' height='266' src='https://www.blogger.com/video.g?token=AD6v5dxubplTU43kynqpCBYC--z4DSNyN-PW2GDwPPUJunQHp30RxNeAMLbLg7QyUuR6mJnVo-vufkjeIrMl0_FBrQ' class='b-hbp-video b-uploaded' frameborder='0'></iframe><br /><br /><br />Ce titre ne se contente pas d’être génial musicalement parlant, il l’est aussi sur le plan de l’expressionnisme.<br />Le morceau qui évoque le schizophrène du futur 21e siècle parvient à donner une impression de folie, y compris dans la musique ce qui est, en réalité, très difficile. En effet, le propre de la folie est d’enfermer l’individu dans un monde qu’il ne peut pratiquement pas communiquer aux autres, imaginer une musique de fou reviendrait à faire quelque chose de totalement incompréhensible et inaudible. Or ce titre y parvient malgré tout, avec l’astuce d’être en permanence «<span style="font-style: italic;"> border line</span> » : assez pour figurer la folie, pas trop pour rester compréhensible.<br /><br />Le premier choc est bien sûr le volume : le titre commence par des bruits très faibles mais que l’on devine complexes, du coup pour mieux entendre, le réflexe est de monter énormément le volume… et lorsque le morceau démarre vraiment on prend en pleine figure le violent volume sonore, métaphore évidente du cri de douleur…<br />La voix est passée à travers une distorsion ce qui la rend limite compréhensible et continue la métaphore du cri, de la voix cassée, mais aussi de ce qui est abîmé par la technologie. Dans le symbolisme sonore, la voix étant directement produite par le corps, elle figure l’être humain dans son intimité ; la casser par un appareil électronique c’est violer son humanité.<br />Ensuite ce solo de guitare qui utilise des intervalles bizarres, dont on ne sait pas trop à quelle type de gamme ou de mode ils se rattachent, et bien sûr ces mise en places tellement difficiles qu’elles sont, là aussi, à la limite de l’humain et du compréhensible.<br />On notera la fin qui ressemble à ces interminables « n’importe quoi » que l’on entend parfois sur scène, qui n’ont d’autre fonction que d’être arrêtés par un signe du chanteur, mais qui est là tellement bien faite qu’elle met réellement les nerfs à bout…<br /><br />Mon disque vinyle de ce morceau est dans un état lamentable tellement je l’ai écouté, passé et repassé en essayant d’apprendre le solo de guitare, ou pour comprendre comment la basse fonctionnait avec la batterie, à la fois en autonomie et parfois en fusion totale. Aussi, cela faisait longtemps que je ne l’avais pas écouté, vingt ans au moins. Si j’en parle aujourd’hui c’est que je l’ai trouvé à la bibliothèque de Montpellier en CD, je l’ai enregistré.<br />Et lorsque j’ai lancé le Schizophrène du 21e siècle à la Cour du Roi Cramoisi, j’ai repris le même coup de poing dans le ventre qu’il y a vingt-cinq ans, quand je l’ai entendu la première fois…Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-43252801348817540992009-09-18T22:02:00.006+02:002009-09-19T15:45:23.356+02:00Une chiquenaude russe très bavarde…<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJqY0MOrQgnh8AeqRO-4L28vA3WsXlon34FBsbsy9NuclBOsI9ajLUt_IinIwQwwW07xA1y4luzLUmf0ni5MZNbN9LMr3AXqtAE8nsVGkDv20k53xRm9lYkt-0L0xH0NUSieiqGC4fGTs3/s1600-h/pierre1.JPG"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 161px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJqY0MOrQgnh8AeqRO-4L28vA3WsXlon34FBsbsy9NuclBOsI9ajLUt_IinIwQwwW07xA1y4luzLUmf0ni5MZNbN9LMr3AXqtAE8nsVGkDv20k53xRm9lYkt-0L0xH0NUSieiqGC4fGTs3/s200/pierre1.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5382903466406546770" border="0" /></a>Il a beaucoup de pays où l’on picole, mais l’alcoolisme russe atteint de niveaux vraiment effrayants.<br />Un homme russe sur trois, une femme russe sur sept sont alcooliques…<br />Les Russes connaissant deux formes d’alcoolisme. A l’alcoolisme festif, mondain, de soirées (très) arrosées entre amis que l’on trouve partout, s’ajoute un alcoolisme spécifique et solitaire qui consiste à s’acheter la quantité de vodka nécessaire à prendre un cuite, à s’installer dans un coin, à l’écart, et de boire sans autre forme de procès jusqu’à ne pouvoir se relever.<br /><br />Des études récentes et nombreuses permettent de rendre compte de ce phénomène malheureusement profondément ancré dans la mentalité russe et qui a traversé l’époque communiste sans faiblir. Les riches boivent vodka et cognac, les pauvres boivent des alcools frelatés, du liquide de freins, de l’antigel, du dissolvant, de l’eau de cologne… n’importe quoi.<br />Mais c’est aussi dans un certain nombre de gestes ou de traditions que l’on mesure le mieux le poids de l’alcool dans la culture russe.<br /><br />On pourrait citer la tradition des toasts évidemment, assortis d’un dicton qui veut que toute bouteille de vodka entamée doive être terminée ; mais c’est autre histoire, très curieuse, parce qu’elle mêle la grande Histoire et l’alcoolisme, que j’ai rapportée de Russie. Je n’en avais jamais entendu parler dans l’émigration.<br /><br />Lorsque les Russes contemporains évoquent l’alcool ou l’alcoolisme sans prononcer le mot, ils font volontiers un geste bizarre qui consiste à incliner le tête sur le côté en la levant et à se donner une ou deux chiquenaudes avec l’index, sous le menton.<br /><br />Interrogés sur la signification étrange de ce geste, voici l’histoire qu’ils m’ont racontée :<br /><br />Sous le Tsar Pierre le Grand, celui-ci, pour récompenser un certain nombre de ses loyaux serviteurs, leur avait offert un gobelet aux armes impériales qui leur donnait le droit d’entrer dans n’importe quelle auberge de l’empire et de s’y faire servir à volonté et gratuitement de la vodka, sur présentation de ce gobelet, qui en était alors dûment rempli... Sauf, qu’évidemment, vu l’état lamentable dans lequel ils finissaient par se retrouver, ils perdaient le gobelet en question ou se le faisaient voler, bref, la tsar imagina un système plus simple.<br />Les serviteurs méritants se verraient désormais apposer un coup de tampon encré aux armes du tsar sur le haut du cou, sous le menton. Ainsi, les heureux récipiendaires, en pénétrant dans une auberge levaient-ils la tête et l’inclinaient de côté pour découvrir la marque et la montraient de l’index à l’aubergiste pour attirer son attention.<br /><br />Et la tradition s’est maintenue depuis le XVIII e siècle. Si vous rencontrez un Russe qui, tout à coup, au cours de la conversation fait ce geste d’un œil égrillard, ne vous y trompez pas, c’est picoler, qu’il veut...<br /><br />C’est tout au moins l’histoire qui m’a été racontée. Si certains ont des précisions, je suis preneur.Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com11tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-67093494389388679422009-09-08T23:26:00.019+02:002009-09-11T23:09:43.935+02:00Billie sings the blues<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinR6IEU6hcK1qYTfSYpgZwZh-Sh1CKxJs6TqYMQH244HUFlnKbozu4jf9pZTkuGbBFNNHzTd1UkCG-eDzSwzhmznuQWxBbOlaemYuZX0awfkWKiAkSmTzMxLDVNTJkR73_d5BOwq4JNLU2/s1600-h/billi2.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 101px; height: 124px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinR6IEU6hcK1qYTfSYpgZwZh-Sh1CKxJs6TqYMQH244HUFlnKbozu4jf9pZTkuGbBFNNHzTd1UkCG-eDzSwzhmznuQWxBbOlaemYuZX0awfkWKiAkSmTzMxLDVNTJkR73_d5BOwq4JNLU2/s320/billi2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5379806661931411394" border="0" /></a>Je me suis toujours refusé à essayer d’interpréter le talent d’un musicien ou analyser ses œuvres à la lumière de sa vie privée.<br />Il s’agit toujours d’une piste décevante, qui donne l’illusion que l’on a compris quelque chose, mais en réalité qui éloigne de l’œuvre elle-même. Je me fiche éperdument de savoir que telle symphonie de Beethoven a été composée après une rupture amoureuse ou dans une phase de bonheur. Car, à ce compte-là tout le monde pourrait être Beethoven.<br /><br />Pourtant, pour Billie Holiday, il me semble qu’ignorer sa vie c’est mal appréhender cette chanteuse, en perdre une dimension importante.<br />Celle que les spécialistes considèrent volontiers comme la meilleure chanteuse de jazz de tous les temps n’est pas<span style="font-style: italic;"> a priori</span> bien impressionnante et comprendre les raisons pour lesquelles un Miles Davis, un Frank Sinatra, un Louis Amstrong ou une Ella Fitzgerald lui ont voué une telle admiration n'est pas immédiat.<br /><br />Une voix un peu voilée et plutôt sobre, peu puissante et qui doit beaucoup à l’utilisation du micro, un vibrato léger et de la justesse au niveau de l’exécution, c’est à peu près tout ce que l’on peut en dire sur le plan technique.<br />Ensuite, on s’étonnera chez cette très belle femme de la dégradation de ses traits puis de sa voix et on s’intéressera à sa vie. Un enfer qu’elle a raconté dans son autobiographie : « Lady sings the blues ».<br /><br />Un enfer total, de sa naissance à sa mort. Plus ou moins abandonnée, maltraitée par sa famille, violée à l’âge de 10 ans par un voisin, prostituée par sa mère, alcoolique et lourdement droguée, escroquée, tabassée par ses hommes, endettée, emprisonnée… À côté, même la vie de Tina Turner ressemble à une bluette.<br /><br />Alors, l’entendre et la voir chanter avec cette sobriété, cette malice, cette légèreté ou cette gravité, ce magnifique swing un peu traînant, on le prend à la fois comme une politesse exquise envers nous, celle de ne pas nous ennuyer avec ses histoires et, pour elle, une sorte de parenthèse de bonheur au milieu de ses souffrances.<br /><br />La voici dans « My man » qui est à l’origine une chanson française composée par Maurice Yvain (1920) chantée par Mistinguett et Edith Piaf, entre autres, sous le titre « C’est mon homme ».<br /><br /><object width="425" height="344"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/IQlehVpcAes&hl=fr&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/IQlehVpcAes&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="425" height="344"></embed></object><br /><br />Également dans "Strange Fruit". <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Billie_Holiday">Pour en savoir davantage sur cette chanson.<br /></a><br /><div><object classid="clsid:d27cdb6e-ae6d-11cf-96b8-444553540000" width="480" height="381"><param name="movie" value="http://www.dailymotion.com/swf/xjj7m_billieholidaystrangefruit1939_music"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowScriptAccess" value="always"><embed src="http://www.dailymotion.com/swf/xjj7m_billieholidaystrangefruit1939_music" type="application/x-shockwave-flash" allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always" width="480" height="381"></embed></object><br /><b><a href="http://www.dailymotion.com/video/xjj7m_billieholidaystrangefruit1939_music"></a></b><br /><br />Janis Joplin, Maria Callas, Billie Holiday, trois divas aux destins douloureux qu'il m'a plu de réunir ici.<br />Je les aime toutes les trois.<br /><i><a href="http://www.dailymotion.com/fr/channel/music"></a></i></div>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-10339678449300556912009-09-04T14:10:00.026+02:002009-09-21T08:37:10.581+02:00L'affaire Callas<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwGb-IUPj3gCREezZNhkDhFfdgVHE4bEaA-6F3rhFnPrF-3KnYKWch3-kWsCgET87rYScRvtGM1m2frBVY8HvSo08CeXKeUJdOHr8lZdYYHMbQIyFnkSW24Yj16hBTpkKAcqpt8DRSovrB/s1600-h/Maria_callas.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 222px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwGb-IUPj3gCREezZNhkDhFfdgVHE4bEaA-6F3rhFnPrF-3KnYKWch3-kWsCgET87rYScRvtGM1m2frBVY8HvSo08CeXKeUJdOHr8lZdYYHMbQIyFnkSW24Yj16hBTpkKAcqpt8DRSovrB/s320/Maria_callas.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5382421967095885698" border="0" /></a>Le drame essentiel du destin de Maria Callas, celui qui éclipse tous les autres, a été la détérioration de sa voix ; et on ne peut mesurer l’ampleur de cette tragédie qu’en se penchant sur la valeur exceptionnelle, hors norme, de ce qu’elle a perdu.<br /><br />Pour bien comprendre, <span style="font-style: italic;">l’ambitus</span> ordinaire des sopranos, c'est-à-dire l’écart entre la note la plus grave et la plus aiguë, est de l’ordre de deux octaves et la tessiture se situe entre le Do3 et le Do 5, ce dernier étant le fameux « contre-ut ». C’est la zone où elles chantent normalement sans trop d’efforts. ( Le chiffre indique le numéro conventionnel de l’octave. Comme repère, le La du diapason, celui de la tonalité du téléphone en France est un La3.) Les voix sopranos les plus aiguës peuvent aller jusqu’au Mi5 (contre-mi) et très exceptionnellement au delà.<br /><br /><br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg86htsM37KnUG2saD-hJbCrtQzUzx-mn0vfwiW1UcGFpa7WOczR5Oi3eOQ72wwz6q1qD_avKzef3WyAnSkCSVgwgisKAWO4vANk0PkpmxIJOPDn8M3TyNq0ILIETC2pxC1yz8gS12X2Ww2/s1600-h/tessitures.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 70px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg86htsM37KnUG2saD-hJbCrtQzUzx-mn0vfwiW1UcGFpa7WOczR5Oi3eOQ72wwz6q1qD_avKzef3WyAnSkCSVgwgisKAWO4vANk0PkpmxIJOPDn8M3TyNq0ILIETC2pxC1yz8gS12X2Ww2/s400/tessitures.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5378608503171719570" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;">(Cliquer sur l'image pour agrandir)</span></span><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;"></span></span></div><span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;"><br /></span></span>La tessiture constatée de la Callas au meilleur de sa forme allait du Fa#2 au Mi5 ( on rapporte même un contre-fa poussé par erreur, mais sans preuve certaine), soit presque trois octaves. Autrement dit elle couvrait une tessiture allant du grave d’une contralto à celle d’une « <span style="font-style: italic;">soprano coloratur </span>». Renseignement pris, il semblerait bien qu’il s’agisse d’un cas unique lui permettant, vocalement parlant, d’interpréter n’importe quel rôle féminin du répertoire lyrique <span style="font-size:78%;"><span style="font-weight: bold;">(1)</span></span>. Je parle ici de <span style="font-style: italic;">l'ambitus</span>, car pour ce qui est de la note la plus aiguë, il y a eu mieux, mais pas souvent. La cantatrice actuellement dans le circuit qui a ( qui avait, pour être plus exact) la voix la plus haute est Natalie Dessay ( contre-sol# dans Lakmé en 1999), mais on est encore loin de<a href="http://video.google.fr/videosearch?q=mado+robin+lakme&hl=fr&emb=0&aq=0&oq=mado+robin#"> Mado Robin</a> : <span style="font-weight: bold;">contre-contre-ré !</span> (Ré6, ce qui est semble-t-il la note la plus haute jamais atteinte par une voix humaine, au moins depuis que l'on dispose de traces).<br />Autre caractéristique de la voix de la Callas, sa puissance vraiment exceptionnelle que l’on mesure à un détail stupéfiant : elle était capable de faire un <span style="font-style: italic;">diminuendo</span> sur un contre-mi dans <span style="font-style: italic;">La Somnanbula</span> (<span style="font-style: italic;">Bellini</span>) , ceci a été enregistré au cours d’une prestation en direct.<br />Pour bien comprendre où se situe l’exploit, ces notes limites, suraiguës, chez les cantatrices ne peuvent être chantées autrement qu’à une puissance maximale. Faire un <span style="font-style: italic;">diminuendo</span> (ou <span style="font-style: italic;">decrescendo</span>, c’est la même chose) sur une note que l’on ne peut sortir qu’à pleine puissance est théoriquement impossible. Pourtant elle l’a fait…<br />À ces caractéristiques purement techniques s’ajoute enfin un timbre très particulier, reconnaissable entre mille surtout dans le registre médium. Timbre, d’ailleurs, qu’une stricte orthodoxie classique qualifierait certainement de laid. En tout cas pas vraiment « pur ».<br />Les qualificatifs des techniciens du chant sur la voix de la Callas à sa grande époque sont unanimes et dithyrambiques.<br /><br />On l’entendra ici dans <span style="font-style: italic;">Casta Diva</span> ( <span style="font-style: italic;">La Norma</span>, Bellini) lorsqu’elle avait encore sa voix unique. Un de ses plus grands succès, qu’elle doit aussi à son incroyable investissement dans l’interprétation des rôles qu’elle a joués.<br />A titre personnel, je ne suis pas fan d’opéra et je n’aime pas beaucoup le chant classique : voix trop forcées, vibratos insupportables, prononciation ridicule etc. Mais entendre cela continue de me sidérer et de m’émouvoir au plus profond de mes tripes.<br /><br /><object width="425" height="344"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/MBW5a77wINQ&hl=fr&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/MBW5a77wINQ&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="425" height="344"></embed></object><br /><br /><span style="font-weight: bold;">Que c’est-il donc passé pour qu’elle perde une voix aussi exceptionnelle ?</span><br /><br />Si l’on en croit tout ce qui a été écrit sur le sujet, les raisons en sont multiples et Maria Callas a eu la malchance qu’elles se soient conjuguées à peu près simultanément...<br /><br />L’une des causes les plus étranges et sur laquelle l’expérience des cantatrices a été très largement en avance sur les constatations du milieu médical (qui n’a vraiment reconnu le fait que depuis une vingtaine d’années) est le rôle de la diminution des œstrogènes. Lorsque la production de ces hormones féminines diminue ou s’arrête, la voix se durcit, perd de sa puissance et devient plus grave. Phénomène léger et temporaire durant les règles <span style="font-weight: bold;font-size:78%;" >(2)</span>, il est définitif et parfois violent au moment de la ménopause. ( On cite le cas de la malheureuse Christa Ludwig à qui s’est arrivé en plein concert durant une représentation de <span style="font-style: italic;">Don Carlos</span>). Et la malchance a voulu que la Callas ait été ménopausée très tôt, au tout début de sa quarantaine.<span style="font-weight: bold;font-size:78%;" >( 3)</span><br /><br />Une autre cause invoquée, qui n’a pas manqué de m’intriguer, est son amaigrissement.<br />Jusqu’à l’âge de 30 ans Maria Callas a été, comme presque toutes les cantatrices de son époque, assez boulotte et c’est semble-t-il à l’occasion d’un opportun ténia suivi d’un régime constant, qu’elle a considérablement maigri et qu’elle s’est maintenue dans sa nouvelle silhouette. Mais les techniciens du chant expliquent que ce n’est pas sans conséquence sur la puissance du souffle. C’est ce que pense notamment la soprano Renée Fleming citée par Wikipedia :<br /><span style="font-style: italic;">«J'ai ma propre explication au sujet de son déclin vocal. C'est plus en la regardant chanter qu'en l'écoutant que j'ai acquis la conviction que c'est son amaigrissement important et rapide qui est à incriminer.</span><span> [Les enregistrements vidéo de Callas réalisés à la fin des années 1950 et au début des années 1960, révèlent des problèmes de souffle].</span><span style="font-style: italic;"><br />Ce n'est pas la perte de poids en elle-même... mais si quelqu'un se sert de son poids pour assurer son souffle et que ce poids diminue fortement, cette personne, si elle n'a pas développé une musculature de rechange, aura des problèmes de voix. Quelqu'un m'a dit que la manière dont Callas portait ses mains à son plexus lui permettait de « pousser » et, par là même d'obtenir une sorte d'appui. Si elle avait interprété des rôles de soubrette, elle n'aurait pas connu de problème. Mais elle chantait les rôles les plus difficiles du répertoire, ceux qui nécessitent le plus de vigueur ».</span><br />Autrement dit, sans doute pour plaire à des hommes, elle a sacrifié sa voix….<br />Circonstance aggravante, l’absorption de psychotropes d’abord régulière puis massive après sa rupture avec Onassis a eu également un effet secondaire hypotonique et hypotenseur désastreux sur sa musculature vocale.<br /><br />On a enfin évoqué, comme cause de la perte de sa voix, un travail excessif dans des registres qui n’étaient pas vraiment les siens.<br />Elle était probablement une mezzo-soprano naturelle et ce n’est qu’au prix d’un entrainement acharné qu’elle avait réussi à atteindre dans le grave le registre d’une contralto et dans l’aigu celui d’une <span style="font-style: italic;">coloratur</span>. Selon certains spécialistes, interpréter trop de rôles difficiles dans ces registres forcés (notamment les rôles wagnériens) aurait fini par épuiser sa voix. Et, à l’appui de cette explication, il faut incontestablement noter l’enchaînement, parfois le cumul incroyable de ses prestations.<br /><br />Après Janis Joplin, voilà encore un autre destin de chanteuse : à la mort brutale par overdose de l’une, répond la dégradation d'une voix sublime pour l’autre. Mais dans les deux cas cela se termine par une forme de suicide…<br /><br /><span style="font-style: italic; font-weight: bold;">Notes : </span><br /><span style="font-style: italic;"><span style="font-size:85%;"><span style="font-weight: bold;">(1)</span> On oubliera le cas Yma Sumac qu’on n’a jamais entendu chanter un opéra et dont les performances vocales sont assez suspectes.</span><br /><br /><span style="font-style: italic;"><span style="font-size:85%;"><span style="font-weight: bold;">(2)</span> Lorsqu’il m’est arrivé d’être interprète pour le Marinsky (ex-Kirov) au cours d’une de leurs tournées en France, j’avais été surpris que certaines choristes féminines soient, de temps en temps, dispensées de répétitions. Lorsqu’à mes questions il m’avait été répondu que c’était en raison leurs embarras périodiques, j’avais haussé les épaules croyant à un reliquat de règlement bureaucratique obscurantiste hérité de l’époque soviétique…</span><br /><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-weight: bold;">(3)</span> Il ne faut probablement pas chercher ailleurs la réorientation récente de Natalie Dessay à l’âge de 47 ans vers des rôles exigeant moins de notes extrêmes.</span><br /></span></span>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-90881436869791937602009-08-31T23:58:00.012+02:002009-09-01T22:39:58.214+02:00Le pouvoir de la gamme pentatonique<object height="220" width="400"><param name="allowfullscreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><param name="movie" value="http://vimeo.com/moogaloop.swf?clip_id=5732745&server=vimeo.com&show_title=1&show_byline=1&show_portrait=1&color=&fullscreen=1"><embed src="http://vimeo.com/moogaloop.swf?clip_id=5732745&server=vimeo.com&show_title=1&show_byline=1&show_portrait=1&color=&fullscreen=1" type="application/x-shockwave-flash" allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always" height="220" width="400"></embed></object><br />Vidéo très intéressante. Je remercie, au passage, l'ami qui me l'a fait parvenir et qui se reconnaîtra !<br /><p>Pour en savoir plus sur <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bobby_McFerrin">Bobby Mc Ferrin.</a></p><p>Il prétend que n'importe où dans le monde, le public réalise facilement cet exercice, ce qui tendrait à démontrer que cette gamme à cinq degrés serait la plus "naturelle". J'avoue être sceptique ; je soupçonne ce public d'être composé (assez logiquement) de mélomanes et je doute que, surtout vers la fin de l'exercice, n'importe lequel soit ainsi capable de respecter les notes qu'il indique par ses déplacements.</p><p>Mais je suis un indécrottable sceptique...</p><p style="font-weight: bold;"><span style="font-size:85%;">Traduction des échanges à la fin de la vidéo (merci, mon Philou !) :</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size:85%;"><span class="articletexte"><span style="font-weight: bold;">Mc Ferrin</span> : <span style="font-style: italic;">« Ce qui m'intéresse là-dedans, c’est que, où que je sois, partout, le public arrive à ça. C’est indifférent, vous voyez, la gamme pentatonique, j’ignore pourquoi. »</span><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size:85%;"><span class="articletexte"><span style="font-weight: bold;">Un autre</span> : <span style="font-style: italic;">« Si vous cherchez un job dans les neurosciences... » ( j’aurais quelque chose pour vous) </span>[rires]<o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size:85%;"><span class="articletexte"><span style="font-weight: bold;">Un troisième, à un autre :</span> <span style="font-style: italic;">« Juste pour formuler le problème scientifiquement : Larry, mais bon sang, qu’est-ce qui s’est passé, là ? »</span> </span></span><span class="articletexte"><span style="font-size:85%;">[rires]</span><br /></span></p><p><br /></p>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-16239623721517030622009-08-27T10:59:00.011+02:002009-08-28T11:09:13.785+02:00La cuisine russe en danger ?<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6qr9hGV5LZXkNEs7S73hTKJXOQXOVkHoNEKMrTFpy-R0yvPlWhRonweWT_G3Ivuur3lb8EFLQV6s7qmUNAX5URkyL36xngQpgNr1SwzfEZOZgx0nNxjunf-hd9tN3cVmrZiQx8htFhxTX/s1600-h/russe.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 140px; height: 132px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6qr9hGV5LZXkNEs7S73hTKJXOQXOVkHoNEKMrTFpy-R0yvPlWhRonweWT_G3Ivuur3lb8EFLQV6s7qmUNAX5URkyL36xngQpgNr1SwzfEZOZgx0nNxjunf-hd9tN3cVmrZiQx8htFhxTX/s400/russe.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5374572427728400690" border="0" /></a>Certaines informations en provenance d’amis qui vivent en Russie ou qui y vont régulièrement sont inquiétantes : à Moscou il est devenu difficile de trouver un restaurant qui propose de la cuisine russe traditionnelle et, plus inquiétant encore, la carte y est souvent très réduite. Pour manger russe il faudra bientôt se rendre à Paris ou à Bruxelles pour y consommer, d’ailleurs, toujours les mêmes <span style="font-style: italic;">borchtch</span>, <span style="font-style: italic;">chachliks</span> ou <span style="font-style: italic;">pelemenis</span> et à des prix exorbitants…<br /><br />Il est certain que le communisme et ses pénuries n’a pas été favorable à la continuité de la gastronomie russe et, contrairement à la période tsariste, aucun cuisinier venu d’occident n’est venu compléter ou inventer en matière culinaure durant cette période.<br /><br />Ce n’est que tout récemment, que quelques chefs français embauchés dans des hôtels moscovites s’y sont intéressés, ont fait l’effort de trouver des <span style="font-style: italic;">babouchkas</span> qui leur ont transmis les recettes et les ont parfois réinterprétées d’une façon moderne, au grand étonnement des indigènes...<br />Ces nouveaux Russes tirent un peu vite un trait sur un immense patrimoine culinaire très original, se ruant sur des cuisines exotiques ou française ou italienne. Ils s’emploient tellement à copier les pays occidentaux qu’ils sont en train de perdre bêtement des savoir-faire ancestraux, et ce qui est vrai des constructions de maisons en bois l'est également de la cuisine.<br /><br />Dieu sait portant si les Russes avaient un savoir-faire en la matière !<br /><br />Par exemple, un véritable génie en matière de soupes, délicieuses, où ils utilisent même du <span style="font-style: italic;">kvass </span>(boisson à base de pain de seigle fermenté) ou de la saumure à cornichons. Et ils arrivent à faire de la très bonne soupe avec du poisson de rivière !<br />Leurs préparations de conserves à base de marinades et saumures très variées sont intéressantes. Ils ont même des techniques pour rendre comestibles certains champignons dont la cueillette est chez nous fortement déconseillée comme la « gyromitre comestible » (<span style="font-style: italic;">Gyromitra esculenta</span>).<br />D’une manière plus générale, la Russie par ses ressources agricoles, ses dimensions, ses brassages culturels ne pouvait qu’avoir une cuisine très variée. Mais il faut aussi reconnaître qu’elle demande souvent énormément de temps de préparation, beaucoup de main d’œuvre, ce qui la rend est un peu inadaptée au mode de vie moderne et urbain.<br /><br />On en trouvera un descriptif assez complet sur<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine_russe"> Wikipedia</a>. Je regrette que l’article n’ai pas mentionné le <a href="http://perso.ens-lyon.fr/florent.de.dinechin/perso/kisiel/kisiel.htm"><span style="font-style: italic;">Kissiel</span></a>, véritable curiosité gastronomique et physique puisqu’il s’agit d’un fluide <span style="font-style: italic;">antithixotropique</span>, c’est à dire qui possède la propriété de voir sa viscosité augmenter quand on le soumet à des actions mécaniques comme le touiller et de revenir à une forme plus liquide lorsque l’on cesse de le faire.<br /><br />Bref, Russie, ta cuisine fout le camp, il faut faire quelque chose !<br /><br />A mon modeste niveau, j’ai créé la <span style="font-weight: bold; font-style: italic;">Secte des adorateurs du Kissiel</span> dont je me suis décrété grand-maître. Déjà deux adeptes nouveaux ont réussi à produire cette délicieuse chose bizarroïde à partir de mes indications.<br /><br />On recrute !Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com17tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-41251781447209319672009-08-20T17:27:00.002+02:002009-08-20T17:37:00.383+02:00Pour le plaisir...<object height="344" width="425"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/nUDIoN-_Hxs&hl=fr&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/nUDIoN-_Hxs&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" height="344" width="425"></embed></object>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com19tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-86126903769626594512009-08-18T17:17:00.033+02:002009-08-21T08:53:36.731+02:00Janis<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9SiQvDF3vg3pcTEl78fd60rD7Gsx2C9kp-0l1iNU2HZIYDGWLQwAujt6USD48QW9slm4c83Nq8OX6fEDW4YJgl5F7F33a2rn1L9FNWvoKKEyNTRGgAnHrJGwCHr9KuIu3HvduRR9silcn/s1600-h/JanisJoplin60s.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 200px; height: 156px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9SiQvDF3vg3pcTEl78fd60rD7Gsx2C9kp-0l1iNU2HZIYDGWLQwAujt6USD48QW9slm4c83Nq8OX6fEDW4YJgl5F7F33a2rn1L9FNWvoKKEyNTRGgAnHrJGwCHr9KuIu3HvduRR9silcn/s200/JanisJoplin60s.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5371695750691272706" border="0" /></a><br />On commémore ces temps-ci le quarantième anniversaire du rassemblement de Woodstock, considéré comme le point culminant du mouvement hippie aux USA.<br />Or il y a eu un autre festival deux ans auparavant, le premier de l'Histoire, dont on a également tiré un film <span style="font-style: italic;">« Monterey pop »</span>, bien plus intéressant sur le plan musical..<br />Il a été mon film-culte à moi, celui que j’ai été voir et revoir plus de dix fois au cinéma. C’est là que j’ai vu pour la première fois, à côté d'artistes déjà connus comme Otis Redding, un certain nombre de musiciens dont la renommée était encore plus ou moins confidentielle en France à cette époque : Jimmy Hendrix, Jefferson Airplane, Cannet Heat, les Byrds, Grateful Dead, les Animals, les Who… On trouvera<span style="font-weight: bold;"> </span><a style="font-weight: bold;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Festival_international_de_musique_pop_de_Monterey">ici</a> la liste de tous les participants de ce festival qui a duré trois jours et où les artistes ont tous joué gratuitement (Ce qui explique en partie que ni les Stones, ni le Beatles, déjà fortement encadrés sur le plan commercial, n’y étaient).<br /><br />Mais celle qui m’a vraiment scotché sur mon fauteuil, d’autant que j’en n’avais jamais entendu parler, c’est Janis Joplin dans <span style="font-style: italic;">Ball and Chain</span>.<br />Contrairement aux autres qui étaient frigués à la mode hippie multicolore et extravagante, elle était en tunique–pantalon en maille claire, très classe, avec des mules à petit talon, mais sa furieuse chevelure en vrac.<br />Malgré son calamiteux guitariste, lorsque ce petit bout de bonne femme se mettait à rugir <span style="font-style: italic;">ho-o, wowou-wowou-wo</span>, en frappant du pied, j’avais le cœur qui en oubliait de battre, me disant que ce n'était pas possible, qu'elle allait rendre ses tripes sur scène... ( Mama Cass, l'imposante chanteuse des Mamas and Papas que l'on voit en plan de coupe est tout aussi stupéfaite de la performance.)<br /><br /><img style="visibility: hidden; width: 0px; height: 0px;" src="http://counters.gigya.com/wildfire/IMP/CXNID=2000002.0NXC/bHQ9MTI1MDYzMDA3NzE3MCZwdD*xMjUwNjMwMjE5NDk4JnA9NDAwODMxJmQ9Jm49YmxvZ2dlciZnPTEmbz1kMDRjOTQ*MGEzMjI*ZGIxYTY2MjE2YWNkMDRmNTM5ZCZvZj*w.gif" border="0" height="0" width="0" /><div><object height="381" width="480"><param name="movie" value="http://www.dailymotion.com/swf/x2y04z_janis-joplin-monterey-pop-festival_music&related=1"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowScriptAccess" value="always"><embed src="http://www.dailymotion.com/swf/x2y04z_janis-joplin-monterey-pop-festival_music&related=1" type="application/x-shockwave-flash" allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always" height="381" width="480"></embed></object><br /><b><a href="http://www.dailymotion.com/video/x2y04z_janis-joplin-monterey-pop-festival_music">Janis Joplin Monterey Pop Festival 1967 (Ball and Chain)</a></b><br /><br />J’ai revu ce film une fois, plus de vingt ans après, avec mon fils déjà adolescent.<br />Entre temps, beaucoup de ces artistes étaient morts prématurément : Ottis Redding, Mama Cass, Keith Moon, (le batteur des Who), Jimmy Hendrix et Janis Joplin. Overdose d’héroïne pour elle.<br />Quand, ressuscitée à l'écran, elle a attaqué <span style="font-style: italic;">Ball and Chain</span> et qu'elle s’est remise à éructer comme un diable, je m’ai pu retenir mes larmes dans cette salle obscure en pensant à son destin épouvantable.<br />Par quoi est alimentée une telle rage, une telle souffrance ? C’est un mystère. Celui de l’artiste qui, d’une certaine manière, a la chance de pouvoir en faire quelque chose de socialement utile en médiatisant ses émotions par une technique. Mais on ne dira jamais assez combien il est souvent sur une corde raide, à la limite de basculer définitivement dans son mode intérieur, celui de l’indicible et de l’enfermement suicidaire sur soi.<br />L’artiste a droit au respect. C’est grâce à lui que le bourgeois peut se donner des frissons à contempler l’horreur, le sublime ou la passion extrême sans prendre de risque pour lui-même. Parce que c’est l’artiste qui les prend à sa place.<br /><br /></div>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-1471255117485752412009-08-07T15:53:00.008+02:002009-08-21T07:59:40.032+02:00Conversation à une voix autour d’Orphée et Eurydice<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWRLtFR86Qf0bsXcfuY2gGPjNrwN8UEy2TFoyFUsn-Hy5sCQeA4r2jWyivmr2TuUrV6hNYemws8NJAtA-LTT-5Kc1bLJxmc4ZzRgPcXkhMF82yDFj6rmK7jO83OiO-EYFMMRPiF_AEd0H4/s1600-h/orphee3.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 300px; height: 220px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWRLtFR86Qf0bsXcfuY2gGPjNrwN8UEy2TFoyFUsn-Hy5sCQeA4r2jWyivmr2TuUrV6hNYemws8NJAtA-LTT-5Kc1bLJxmc4ZzRgPcXkhMF82yDFj6rmK7jO83OiO-EYFMMRPiF_AEd0H4/s400/orphee3.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5367221991725319826" border="0" /></a><span style="font-weight: bold;font-family:georgia;" >Le père, à sa fille de seize ans : </span><br /><br />« Tu te trompes, ma chérie, sur le sens à donner au mythe d’Orphée et Eurydice : ce n’est pas une bouleversante histoire d’amour, mais une horrible déclinaison de celle de Prométhée, c’est-à-dire du combat que l’homme mène contre les dieux à s’approprier des pouvoirs qui leur appartiennent.<br />«Orphée est un humain, même pas un demi-dieu, c’est un point très important de ce mythe. Il a reçu par la naissance et obtenu, grâce à son travail, le talent de jouer de la musique. Mais pour en faire un grand musicien il avait fallu l’intervention d’Apollon, car seuls les dieux contrôlent le temps. Or la musique est une maîtrise du temps.<br />«Oui, Orphée l’aimait son Eurydice, ô combien il l’aimait… Contempler son visage, ses yeux surtout, cette porte vers son âme infinie… Cette ivresse d’elle qui lui dictait les sons, poussait la voix, mettait ses mains en mouvement sur les neuf cordes de sa lyre, une par muse…<br />«Mais tu as raison sur un point : comme il n’y eut jamais d’amour humain aussi grand, il fallut bien que les dieux, jaloux, s’en mêlent…<br /><br />«Lorsqu’Eurydice meurt, piquée par le serpent, cet amour qu’Orphée lui porte est impuissant à la sortir des enfers. C’est son pouvoir musical, celui qu’il tient d’Apollon, qui le lui permettra : de son chant, il envoûtera le chien Cerbère, les terribles Euménides et parviendra jusqu’à Hadès.<br />«Mais lui, ce n’était pas pareil : Hadès était un dieu. La musique ne pouvait endormir un dieu…<br />«Pouvait-elle l’attendrir au moins ? Non, car les dieux n’ont pas de cœur. Ils jouent aux dés. Et ils peuvent rejouer, ouvrir des possibles aux destinées humaines.<br />«Hadès a relancé les dés pour Orphée et Eurydice…<br />«Mais il savait ce qu’il faisait en posant à Orphée comme condition de ne pas se retourner sur Eurydice, ni lui adresser la parole avant qu’ils soient sortis des enfers… Tu crois sans doute qu’il savait Orphée incapable de résister à la tentation ? A cause de son amour et de son désir pour elle ?<br />«Non, ce n’est pas tout à fait cela…<br />«Contrairement aux dieux qui se suffisent à eux-mêmes, les humains ont besoin du regard de l’autre, de l’être aimé pour produire, créer, se sublimer. Et comment Orphée, pour réussir à quitter les enfers, aurait-il pu rester assez inspiré et talentueux pour maintenir Cerbère à sa niche et les Euménides endormies au fond de leur grotte sans plonger ses yeux dans l’infini de ceux d’Eurydice ?<br />«Il le savait ce salaud d’Hadès…<br />«Les dieux en avaient décidé ainsi : les humains ne peuvent s’approprier leurs pouvoirs.<br />Prométhée en avait été puni. Mais si sa punition a été légère comparée à celle d’Orphée, c’est que la musique est un grand pouvoir divin. Bien plus grand que le feu. »Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-80510067702058634372009-08-03T23:17:00.015+02:002009-08-07T15:52:50.001+02:00"Je l'attends"<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEioUzSLt6eFhQLpUzWI4yv1O2AOORr69p4G86Y_1yQm0sujBHKMhbOlq-LLi8VMZbJ_6Qg7lME_VJISMnwxppcYdQ-bzN6e-3Zx5fFYBa_vRkaUGu9q2Jv0nVm3JsemiJOrP5zW0jqQ1xSo/s1600-h/studio3.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 124px; height: 124px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEioUzSLt6eFhQLpUzWI4yv1O2AOORr69p4G86Y_1yQm0sujBHKMhbOlq-LLi8VMZbJ_6Qg7lME_VJISMnwxppcYdQ-bzN6e-3Zx5fFYBa_vRkaUGu9q2Jv0nVm3JsemiJOrP5zW0jqQ1xSo/s400/studio3.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5366002163987529202" border="0" /></a><br /><br /><br /><br />La nouvelle <span style="font-style: italic;">"Je l'attends"</span> a été transférée sur <span style="font-size:130%;"><a style="color: rgb(204, 0, 0);" href="http://leon-fraichesnouvelles.blogspot.com/">ce blog</a></span>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-68134551567242595012009-08-03T14:52:00.009+02:002009-08-07T15:53:13.917+02:00Il n’y a pas que moi : Berlioz et l’Allegretto de la 7e de Beethoven.<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgPavvaiLC8ceH9mpcFl-o84p4k9IX_CFqCcI64iI8AG11_kWK6ZyXL943DGkrf_S2VRNVBRE-2Im9zXvw3dbQo3OlwxVtOTgXN7hnhaQUhlPsy3E5EHfuOHh2jRjGsVEcDZYTYct3pkE4p/s1600-h/berlioz.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 118px; height: 147px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgPavvaiLC8ceH9mpcFl-o84p4k9IX_CFqCcI64iI8AG11_kWK6ZyXL943DGkrf_S2VRNVBRE-2Im9zXvw3dbQo3OlwxVtOTgXN7hnhaQUhlPsy3E5EHfuOHh2jRjGsVEcDZYTYct3pkE4p/s400/berlioz.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5367214058387696978" border="0" /></a><br />Les écrits de Berlioz sur la musique sont souvent passionnants. On trouvera <span style="font-size:130%;"><a href="http://www.hberlioz.com/Writings/ATC02.htm"><span style="color: rgb(204, 0, 0);">sur ce site</span>,</a></span> à propos de la 7e symphonie, ce que pensait le Maître de cet "allegretto" qui continue de tant m'impressionner:<br /><br /><span style="font-style: italic;"><br /></span>Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-268091176394969854.post-76748112833028152442009-07-31T17:04:00.011+02:002009-08-07T17:12:57.743+02:00Une affaire de ponctuation.<object height="344" width="425"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/LdfNTO_o-3k&hl=fr&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/LdfNTO_o-3k&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" height="344" width="425"></embed></object><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1ydxCxp9lCIIo3-oo2ap5nH45O88F-iChgpDN9CYK6sJQ8efbmx_NVKU0RuDn0G4Z6ec0_py0loDDwU4_8vQ3dpMkXi9qJJ4VUZqyircUiHBNxpsDXg59LECDcx2CZJHh6Wm9lEBsrChX/s1600-h/partition+allegretto.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 208px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1ydxCxp9lCIIo3-oo2ap5nH45O88F-iChgpDN9CYK6sJQ8efbmx_NVKU0RuDn0G4Z6ec0_py0loDDwU4_8vQ3dpMkXi9qJJ4VUZqyircUiHBNxpsDXg59LECDcx2CZJHh6Wm9lEBsrChX/s400/partition+allegretto.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5364640891059263026" border="0" /></a><br />Peu de musiques ont exercé sur moi une fascination comparable à celle que produit le 2e mouvement de la 7e symphonie de Beethoven, le célébrissime <span style="font-style: italic;">allegretto</span>.<br />A l’époque de mes études de musicologie avec Davorine Jagodic, nous avions à remettre l’analyse d’un morceau de notre choix, à condition qu’il soit approuvé par l’enseignant. J’ai pensé naïvement que me plonger dans la technique d’écriture de ce mouvement me débarrasserait du mystère et de l’exaltation qu’il produisait sur moi, supputant que d’en comprendre les « ficelles » me guérirait de l’espèce d’extase quasi mystique qui s’emparait de moi à chaque fois.<br /><br />C’est le contraire qui se produisit : non seulement le frisson ne disparut pas, mais l’analyse n’a fait que renforcer ma passion paradoxale pour ce morceau si énigmatique.<br /><br />Les interrogations, en effet sont nombreuses et la première d’entre elles est bien l’indication de tempo. L’expression : « allegretto » correspond en principe à un tempo qui ne peut être inférieur à 100 battements par minute. Or une exécution à ce tempo est tout simplement impossible. La vitesse indiquée par Beethoven est de 76, mais ce mouvement n’est jamais joué à ce tempo, les vitesses couramment utilisées vont de 55 à 69 à la noire… donc nettement plus lentement.<br /><br />S’agit-il d’une erreur de Beethoven ?<br />Certes le métronome de Maelzel n’a été breveté qu’en 1816 alors que la symphonie date de 1812, mais tout de même, l’indication italienne est assez parlante pour qu’on ne commette pas l’erreur de confondre une danse avec une marche funèbre, ce qu’est à l’évidence cet « allegretto »… Alors, qu’a-t-il voulu dire sur sa musique ? Sa souffrance d’être sourd et de ne pouvoir l’entendre ? Sa mort comme une délivrance sur un rythme composé d'un dactyle et d'un spondée (une longue - deux brèves, deux longues) ?<br /><br />Mais, à coup sûr, il devait attacher une importance particulière à cet <span style="font-style: italic;">allegretto</span><br />En effet, le mouvement commence par un mystérieux accord de la mineur tenu sur deux mesures à deux temps. Mystérieux pour deux raisons : d’abord parce qu’on le retrouve à l’identique à la fin du mouvement, plaqué comme un cheveu sur la soupe. On se demande vraiment ce qu’il vient faire là… Mystérieux ensuite, parce que l’on sait que Beethoven les a rajoutés au moment où il remettait son manuscrit entre les mains de son éditeur : il s’est ravisé, a été chercher une plume et a jeté ces deux accords au début et à la fin du mouvement.<br />Comment interpréter cela ?<br /><br />Trop habitués que nous sommes aux musiques improvisées on finit par oublier que des compositeurs de ce niveau-là, avec un tel « métier », capables d’écrire de la musique à peu près comme nous respirons, lorsqu’il passent un mois ou plus sur une page, ou qu’ils se livrent à une modification comme celle-ci, il s’agit d’un acte beaucoup plus réfléchi qu’on ne l’imagine. La musique savante, il faut le dire bien haut, est <span style="font-style: italic;">une forme de pensée…</span><br />Alors comment interpréter la présence de ces deux accords ?<br /><br />Peut-être faut-il laisser son esprit vagabonder…<br />D’une certaine manière, ces deux accords sont comme deux portes qui ouvrent et qui ferment cette marche funèbre. Elle a, d’ailleurs, a été à ce point considérée comme un morceau à part entière (et non un mouvement, une péripétie d’une musique plus large) que le public, lors des deux premières exécutions de la symphonie, a exigé qu’il soit bissé… Une porte donc, mais vers quoi ? Faut-il y voir dans la précipitation de cette indication une forme d’humilité ? La vraie musique c’est cela et pas ce qu’il y a avant ou après ? « Nous interrompons le cours normal de la musique pour vous faire parvenir cette musique essentielle… ». Ou au contraire : « C’est une digression, n’y attachez pas d’importance… ».<br />Autrement dit, il faut sans doute concevoir cet accord double comme deux signes de ponctuation.<br /><br />Mais lesquels ? Des parenthèses ou des guillemets ?Leon,http://www.blogger.com/profile/00128104276089769654noreply@blogger.com2