dimanche 25 octobre 2009

Quand l’image prétend servir la musique...



Je me demande si on ne peut pas soutenir que le clip a tué la musique populaire…

En effet, c’est une donnée établie depuis longtemps que l’image accapare beaucoup plus l’attention que le son : lorsqu’un mélomane, par exemple, cherche à se concentrer sur la musique, il ferme volontiers les yeux pour ne pas être distrait par la vue...

Lorsque la télévision s’est imposée comme le média principal, on s’est demandé ce que l’on pourrait bien mettre à l’image pour pouvoir passer de la musique de variétés, personne n’imaginant que l’on puisse la diffuser en ne montrant rien...
Il y a eu deux réponses : soit on filmait les musiciens en train de jouer ( en vrai ou, le plus souvent, en play-back), soit on inventait un produit visuel qui était censé accompagner la musique.
Il a d’abord pris la forme rudimentaire du scopitone, puis le clip est apparu, finissant par devenir parfois bien supérieur en invention et en qualité à la musique qu’il accompagnait. Cela s’est fait au détriment de la présence musicale et au prix d'une perte d’attention de l’auditeur à la musique elle-même. C’est, à mon avis, une explication importante du manque d’exigence des jeunes actuels vis à vis des musiques qu’ils écoutent.
En réalité ils les "écoutent" de moins en moins : soient elles sont « regardées », soit elles sont traitées comme un bruit de fond n’exigeant aucune concentration. Et ce qu’ils ont gagné en sens critique et compréhension de l’image, ils l’ont perdu au niveau de la musique.

La première fois que je suis tombé sur ces « animusiques », ces animations 3D figurant des instruments virtuels, j’ai vraiment été bluffé car elles sont une sorte de compromis artistique entre le film de musiciens en train de jouer et la création d’une œuvre graphique originale.
Malheureusement, You tube pour des raisons de droits a été obligé de les enlever aussi je ne puis vous les montrer ce qui enlève tout intérêt à la fin de cet article, désolé ! 

En voici une. La musique ne casse pas trois pattes à un canard, mais je trouve le principe intéressant. Plus on est dans l'abstraction, mieux cela fonctionne, me semble-t-il.



En voici une autre

Et encore
une autre

2 commentaires:

  1. Ça me fait penser à un prétendu adorateur de la musique de Mickael Jackson qui tombait en transes à la vue du Moon Walk.
    En revanche on ne pouvait pas nier l'apport de la vue de Whitney Houston à son écoute quite à admettre l'inverse...Il parait d'ailleurs que les deux se sont fortement dégradées, comme quoi........
    D.F.

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  2. Je me rappelle encore , il y a bien longtemps, le couple Massin et je ne sais plus qui donnant à entendre l'intégrale de la musique de chambre de Beethoven sur l'unique chaine de tele
    Les gros plans sur l'électrophone avec la barbe de Massin comme plans de coupe!!!
    Il a fallu que je sois coincé dans ma voiture le mois dernier pour écouter pour la première fois l'intégrale des variations Diabelli.J'ai dû me faire gauler encore une fois dans une section où il fallait pas. Moi et Ludwig on planait pas mal.Ohhh ehheh Il n'y avait que nous euhhhhh...

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