jeudi 20 août 2009

Pour le plaisir...

19 commentaires:

  1. Désolé, Léon, mais je ne suis pas d’accord sur le principe de ce morphing.
    Passer ainsi d’une œuvre à l’autre, recadrée, centrée, les fait défiler en un catalogue d’images animées banales, même si elles sont belles, et est la négation même de l’individualité de chacun de ces tableaux. Non, Bellini, Vinci, Renoir ou Modigliani ne sont pas équivalents, interchangeabes et fongibles comme tous les meubles. Chaque toile est unique, comprend l’ensemble peint et non un morceau choisi amené par un autre et allant vers un autre : il y a une trahison manifeste de l’esprit de l’art sublime qui a conçu ces merveilles. Ce n’est plus de l’art ou de la peinture, mais un interlude télé, une pub de plus !

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  2. Il ne faut pas voir dans cet exercice autre chose que ce qu’il est : un survol de visages de femmes dans la peinture occidentale. Mais j’aime bien au contraire le côté « histoire de ces représentations ». Le visage précisément est intéressant à extraire de tout le tableau car il montre l‘évolution des modes, des types physiques, et de l’idéal féminin . Contrairement au tableau qui donne à voir le corps, ou les vêtements et / ou un fond et d’autres personnages, centrer sur le visage est particulièrement fort : d’une certaine manière la représentation s’efface pour laisser voir les femmes elles-mêmes dans leur réalité ou dans la manière dont le peintre perçoit leur réalité.
    Et je suis émerveillé par la qualité du morphing et les choix judicieux des visages qui ont permis de l’obtenir.
    Précisément , la peinture en tant qu’œuvre d’art s’efface au profit d’un document presque sociologique et esthétique. Cela ne fait nullement double emploi avec les œuvres uniques que tu évoques. C’est tout autre chose.

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  3. C'est tout autre chose, oui: autant chaque visage, pris séparément, est chargé d'émotion et de mystère, autant ce défilé de chewing-gums a la poésie d'une attraction foraine !

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  4. A non, ce défilé qui semble faire bouger les visages apporte quelque chose, au contraire. Comme un visage unique qui marquerait la permanence de la femme éternelle !
    ( Pfiuuu.. c'est beau ça, hein? )

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  5. Quoi ? La permanente de la femme écervelée ? Allons, voyons, Léon...

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  6. Bonjour !
    J'avoue être assez d'accord avec Philippe et me sentir agacée, choquée par ce triturage informatique... Alors qu'on fait tant de cas des droits d'auteur avec Hadopi, pour les artistes dans le domaine public il n'existe plus de droit de l'auteur à voir son oeuvre respectée. Peut-être devrions-nous admettre que ce qui est techniquement possible n'est pas nécessairement souhaitable...
    Ou bien le message est-il que les femmes sont interchangeables et que tout se vaut ? Certes il existe des morphings "homme" sur You Tube ils semblent moins nombreux. Je doute que le message porte sur l'universalité de la nature humaine. J'y verrai plutôt la tendance prédominante à tout aplatir, à désenchanter le monde et à tout mettre sur le même plan, à attribuer un mérite égal à toutes les cultures...
    Oui, le morphing doit être politiquement correct, mais c'est une horreur !

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  7. Bonjour Arunah !
    Je n'arrive pas trop à comprendre ce tollé, je de parviens pas à lire cet exercice comme vous.
    Je ne vois ni l'aplatissement ni le désenchantement. C'est bizarre, j'y lis l'inverse : on voit au contraire, à quel point les représentations de la femme et les techniques artistiques ont évolué, et loin de les égaliser, je trouve que cela les met en valeur et donne l'envie d'aller le vérifier sur les originaux. Il y a un aspect pédagogique très fort dans cet exercice qui semble vous échapper et auquel je suis extrêmement sensible (peut-être parce que je ne suis pas un bon connaisseur de la peinture ?).

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  8. Je persiste et rejoins Philippe dans ses qualificatifs d' interlude télé et d'attraction foraine ! C'est tout simplement indigne, mais bien sûr, notre époque a oublié ce qu'était la dignité. J'y vois une attaque contre la peinture, depuis Giotto l'individualisation du modèle était la caractéristique de la peinture occidentale ( individualisation qui avait commencée de façon magistrale avec les portraits du Fayoum, témoignages bouleversants de la peinture grecque des premiers siècles de l'ère chrétienne et surtout les seuls à avoir survécu ). Cette individualisation et son développement et aboutissement, le portrait psychologique , sont mis à mal par des petits zazous de l'informatique désireux de se tailler une gloire imméritée et participer à la politique de destruction de l'identité et de l'uniformisation de nos sociétés. Le message perçu est, oui, les êtres humains ont deux yeux, deux oreilles, une bouche, des cheveux... Mais chacun d'eux est unique et ne peut se confondre dans cette bouillie. C'est aussi une attaque en règle contre la littérature occidentale dont une grande partie du "fond de commerce" est constituée de l'apparition du sentiment amoureux et des complications qui s'ensuivent. Cette démarche non artistique est la négation de l'humanisme et des spécificités les plus intéressantes de l'art occidental. Ces virtuoses du morphing sont des pignoufs !

    Deux avis négatifs = un tollé ? Vous nous flattez, Léon !

    En gage de réconciliation, une vidéo sans morphing de portraits du Fayoum accompagnés de
    musique envoûyante : http:www.youtube.com/watch?v=KNXALUq0S7Q&feature=channel_page

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  9. pardon ! musique envoûtante, bien sûr !

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  10. Comme c'est bizarre, je continue d'y voir le contraire : une personnalisation du modèle puisque ce morphing part d'un individu pour aller vers un autre... C'est à chaque fois la peinture unique qui m'apparaît.
    Curieux.

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  11. En principe un tollé bien élevé et qui sait se tenir est général. Mais j’ai le plaisir avec Arunah de former un tollé particulier !
    Léon, il ne s’agit pas de partir d’un visage, il s’agit d’y rester... Si le morphing avait existé à l’époque de Bellini ou Renoir, peut-être l’auraient-ils utilisé, nous l’ignorons. Mais les œuvres qu’ils ont créées à leur époque sont bien des images fixes, dans un cadre et pour un cadre, avec l’ensemble du tableau et non pas un extrait arbitraire, choisi par quelque morpheur pour coller avec un autre morceau d’œuvre. Trois secondes d’un bout de tableau entrevu à la va-vite, venant d’un autre fragment et allant vers un autre, n’ont jamais constitué ni une œuvre d’art ni même un catalogue d’art.
    Une chose est à peu près certaine : tous ces peintres géniaux détesteraient ce bout de film qui se sert de leur art, de leur technique prodigieuse et de leur long travail pour un clip de trois minutes qui n’est « sauvé » que par Bach : enlève sa Musique et tu n’as plus qu’une curiosité de cabinet des merveilles comme le phénakistiscope ou les miroirs déformants.

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  12. @ Philippe Renève

    Cher compagnon de tollé, je vous embrasse !

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  13. Allons, allons messieurs, un peu de dignité !
    Je vous invite à une orgie de sépia avec des éléphants, de la flûte indienne ( Peaux-Rouges ), des Indiens, des chevaux, quelques guépards, des rapaces, de magnifiques portraits en sépia...
    Bref, je suis ivre de sépia !
    http:www.youtube.com/arunah11

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  14. Orgie de sépia dans la playlist II.

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  15. Bah, c'est nul, y a même pas de morphing !

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  16. Au fait , Arunah, je suis étonné que vous n'ayez pas réagi à l'article consacré à Rachmaninoff, je vois que votre chaîne vidéo en comporte au moins une oeuvre.
    Un autre truc : Essenine, trop bien.Il a été beaucoup mis en musique en Russie et j'ai été assez étonné de voir qu'auprès des jeunes (il y a dix ans)c'était vraiment leur poète moderne le plus apprécié.

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  17. Mais, Léon, le seul commentaire que j'aurais pu faire sur l'article sur Rachmaninov aurait porté sur le monstrueux fou-rire provoqué par la vidéo d'Igudesman & Joo que je me suis empressée de transmettre à tous mes amis...
    Rachma est trop intellectuel pour moi ! Je préfère les musiciens russes passionnés de la fin du XIXème. Bien sûr, Rachma est plus élégant...

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